La transition est forcément délicate avec l’année de concours et il doit tout de suite s’adapter aux exigences pédagogiques élémentaires, bien éloignées de ses préoccupations purement universitaires.
Pour parer au plus pressé il doit se munir de quelques outils qui ne le quitteront plus tout au long de l’année :
– outre une feuille blanche et un crayon (à préférer dans un premier temps à l’écran de l’ordinateur pour éviter tout souci annexe...)
– le programme officiel (se constituer un regroupement de tous les programmes et accompagnement des deux cycles du secondaire - collège et lycée - pour avoir une vue globale des apprentissages) [1]
– le manuel choisi par l’établissement
– un ouvrage de référence sûr, traitant du thème enseigné
Un premier conseil s’impose : le cours doit être construit (plus que rédigé) à partir du seul programme officiel, le manuel devant être perçu exclusivement comme une banque de données, à compléter éventuellement par d’autres ressources.
Avant de construire son cours l’enseignant doit se poser les questions suivantes (les réponses apportées fourniront la matière de son enseignement) :
– qu’est-ce que mes élèves doivent savoir à l’issue de mon cours ? Pourquoi ça ?
– que doivent-ils faire pour réellement apprendre ?
– comment dois-je m’y prendre pour que ces objectifs soient atteints ? En d’autres termes, quel est mon rôle ?
Le professeur doit alors se constituer une fiche de cours dans laquelle certaines rubriques doivent être fixées une fois pour toutes :
– classe, partie du programme officiel enseignée
– horaire indiqué par le Bulletin officiel (B.O.)
– grands axes du programme
– pages du manuel
– repères à faire acquérir
– documents utilisés
– ébauche du plan de la leçon en fonction d’une problématique et du seul programme officiel
– tableaux en deux colonnes posant la "colonne vertébrale" du cours :
Objectifs cognitifs | Objectifs méthodologiques
Il utilisera alors une feuille par partie de sa leçon sur laquelle seront reportés :
– titre de la partie
– pages du manuel
– horaire
– problématique qui guide l’étude
– rappel des repères (ceux du B.O.) et documents (au maximum deux ou trois)
– progression du travail des élèves et des apprentissages correspondants : questions à poser (par écrit ou par oral selon la méthode privilégiée et le profil de la classe), activité des élèves, correction, reprise et accentuation sur les points forts de la leçon
– transition vers la partie suivante, si possible sous forme de travail à la maison
En règle générale, l’enseignant ne doit jamais se laisser déborder par la profusion des outils à sa disposition, il doit avant tout penser en termes d’objectifs, d’efficacité des méthodes appliquées et orienter ses efforts vers la construction de véritables liens d’apprentissage entre lui et ses élèves.
Elie Allouche, Professeur agrégé d’Histoire-Géographie, Collège De Lattre de Tassigny, Le Perreux (94).
in Historiens & Géographes, n° 375, juillet-août 2001. Tous droits réservés.