Au lieu de cela , le nouveau programme de Terminale cède aux modes et à l’air du temps en plaçant comme prioritaire l’enseignement du patrimoine et des mémoires qui supposent un recul par rapport à l’histoire que les élèves ont beaucoup de mal à prendre faute de maturité.
Le thème 2 sur idéologies, opinions, et croyances nécessite d’importants pré-requis que les élèves n’ont jamais eu l’occasion d’acquérir : histoire de l’Allemagne, catalogue de crises politiques, religion aux Etats-Unis. Le thème 3 sur la notion de puissance met en jeu des évolutions séculaires qui nécessitent beaucoup plus de temps que les six heures allouées par chapitre pour être intelligible par les élèves. L’ensemble du programme d’histoire contraint les professeurs à un va et viens constant entre les faits – qu’il faut bien enseigner un jour – et la réflexion thématique dont ils sont l’objet officiellement.
En géographie, le programme s’ouvre de façon obligatoire sur l’étude critique des cartes sans qu’il soit défini d’objet. Les collègues ont le plus grand mal à faire un cours totalement abstrait alors que ce chapitre aurait pu prendre place à la suite du thème 2 sur les façons de cartographier la mondialisation. Les chapitres du thème 3 inquiètent les collègues par leur nombre, leur ampleur, et leur dispersion. Ni en géographie, ni en histoire, n’apparaît de cohérence ou de fil directeur des programmes.
L’ensemble du programme apparaît comme vainement ambitieux par rapport aux réalités concrètes que sont les impératifs horaires, les aptitudes des élèves, et l’attrait que ces questions peuvent exercer sur eux. L’ensemble des collègues estime que ce programme fleuve, inutilement ambitieux et trop abstrait ne pourra que dégoûter les élèves de ce qui leur est présenté comme de l’histoire et de la géographie.
Pascale Coumau et Elisabeth Lamine, Lycée Hector Berlioz (94307 Vincennes).