Compte rendu de la commission Universités (Juin 2018) Paris - Sorbonne, samedi 9 juin 2018

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Présent(e)s : J.-M. Capdet (post bac, BTS/université), A. Chauou (Rennes, classes préparatoires et Université Rennes 2), F. Collard (Université Paris-Ouest - Nanterre), V. Hollard (Université Lyon 2) N. Mathieu (université, Grenoble), C. Petillon (Université de Valencienne), B. Pichon (Université, Clermont-Ferrand), D. Valerian (Président de la Société des historiens médiévistes (SHMESP), invité).

L’ordre du jour a été consacré à un premier bilan sur la procédure d’admission post-bac (Parcoursup) dans le cadre de la loi ORE sous la forme d’échanges entre les membres présents.

Selon les universités représentées il y a eu ou non des blocages plus ou moins longs et des dégradations importantes. Les membres de la commission ont constaté aussi une dégradation de relations entre enseignants dans les établissements qui ont connu des blocages. Ils s’alarment aussi des risques de baisse d’attraction et des conséquences sur les postes pour l’avenir (voir le précédent mouvement contre le CPE il y a une douzaine d’années)

A été ajouté, en question diverses, un point sur l’avenir du CAPES d’histoire géographie, les représentants des quatre associations d’historiens du supérieur ayant été reçus par M. Thierry Coulon, conseiller du président Macron pour l’éducation. Plusieurs perspectives préoccupent particulièrement la commission Universités de l’APHG :

  • la possibilité d’un pré-recrutement à la fin de la L3. Ce modèle initialement pensé pour le professorat des écoles ne semble pas adapté pour la formation des professeurs du secondaire ;
  • les disciplines associées en relation avec la refonte des épreuves du baccalauréat.
  • l’abandon de contenu disciplinaire sur programme dans le concours de recrutement.

Les graves menaces qui s’annoncent conduisent à élaborer deux propositions de motion présentées devant le Comité national de l’APHG, le 10 juin 2018 (voir ci-dessous).

Le président de la commission, N. Mathieu. Paris, le 9 juin 2018.

Motion n° 1 relative à Parcoursup et ses conséquences

La commission Université de l’APHG souligne la qualité du travail approfondi effectué en conscience dans un temps court par les collègues du secondaire dans la préparation des dossiers des élèves au service du travail des enseignants du supérieur qui ont pu examiner les dossiers dans les commissions.

La commission Université s’inquiète de la pratique devenue systématique du blocage des bâtiments des universités comme moyen d’action premier de contestation et des conséquences sur la validité des examens, avec des risques de recours ou d’annulation, sur la valeur des diplômes et sur les risques pesant sur la prochaine rentrée universitaire.

La commission constate que, pour remédier au tirage au sort, la loi ORE a été conçue trop rapidement et imposée sans concertation ni réflexion réelle sur la remédiation nécessaire pour une partie des futurs étudiants entre le secondaire et le supérieur et estime qu’il faut mettre des moyens conséquents et pérennes pour celle-ci ; elle note la nécessité de réflexions sur les réorientations, pour accompagner les élèves des lycées dans le supérieur, garantir l’égalité des chances et réaliser la démocratisation de l’enseignement.

Pour répondre aux inquiétudes et face à la gravité de la situation engendrée par Parcoursup, la commission Université, qui en est très préoccupée, demande urgemment plus de clarté et de raison : critères nationaux, hiérarchie des vœux.

Motion n° 2 relative au CAPES d’histoire-géographie

La commission Université de l’APHG s’inquiète de la perspective d’un pré-recrutement en fin de L3 qui va à l’encontre du renforcement des connaissances initiales des futurs professeurs et de la nécessaire maîtrise des disciplines, essentielle pour fonder les apprentissages en collège et lycée.

Elle réaffirme son attachement à des concours de recrutement nationaux sur programmes disciplinaires qu’elle considère comme seuls garants de l’égalité républicaine du recrutement.

Elle s’alarme de l’idée d’un CAPES « humanités » polyvalent qui entraînera une dilution des disciplines et de leur maîtrise sans lesquelles il n’y a pas d’enseignement rigoureux.

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