Contribution commune au CSP à propos de la spécialité « Histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques » Texte commun APHG, APSES, SNALC, SNES-FSU

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APHG, APSES, SNALC, SNES. Contribution commune au Conseil supérieur des programmes à propos de la spécialité « Histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques ».

L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) est signataire de la Lettre commune aux deux associations disciplinaires (APHG et APSES) et à deux syndicats des enseignants (SNALC et SNES-FSU) adressée au Conseil Supérieur des Programmes (CSP) et à sa présidente Mme Souâd Ayada, dont le texte intégral figure ci-dessous sous le titre : APHG, APSES, SNALC, SNES. Contribution commune au Conseil supérieur des programmes à propos de la spécialité « Histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques ». Elle souhaite accompagner ce texte important par un communiqué introductif qu’elle signe en son nom propre. Le Bureau national.

Quelles que soient les réformes, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) défend le principe d’un enseignement d’histoire-géographie rigoureux, scientifiquement exigeant, donnant à tous les élèves de toutes les filières et séries la chance d’acquérir des savoirs solides, émancipateurs ainsi que des méthodes de travail leur permettant de progresser et de réussir pleinement dans leurs apprentissages. Cela nécessite des conditions de travail sereines, aussi bien pour les élèves que pour les professeurs.

Elle souhaitait depuis longtemps la création d’une spécialité de plein exercice. Que les choix découlant des propositions de la commission Mathiot débouchent sur une spécialité Histoire-Géographie-Géopolitique-Sciences Politiques dont le Ministère souhaite le partage, ne change rien à nos positions. C’est notre hostilité à tout ce qui est susceptible de créer des dissensions entre professeurs, de créer un climat délétère de concurrence entre disciplines, de recourir de manière excessive à des arbitrages locaux qui nous conduit à la signature de ce texte, en rien quelque assentiment résigné à une solution imposée d’en haut et qui ne nous convient pas.

L’APHG sera vigilante quant à la conception des programmes qui devront refléter l’orientation majoritaire présente dans l’intitulé de la spécialité. Elle défendra partout le principe de la prise en charge principale des enseignements de spécialité par des professeurs d’histoire-géographie.

Le Bureau national de l’APHG.

Paris, le 29 juin 2018.

APHG, APSES, SNALC, SNES. Contribution commune au Conseil supérieur des programmes à propos de la spécialité « Histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques ».

Paris, le 28 juin 2018.

Madame la Présidente,

Dans le cadre du projet de réforme du lycée et du baccalauréat, des groupes d’élaboration des projets de programmes scolaires travaillent actuellement à la définition des futurs contenus d’enseignement, notamment pour l’enseignement de spécialité « Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ».

Dans votre récente note d’analyse, vous indiquez, pour cet enseignement assuré par des professeurs d’histoire et géographie et par des professeurs de sciences économiques et sociales : « Les projets de programme devront déterminer des objets d’étude qui, parce qu’ils sont complexes – à l’image de la complexité de la réalité qu’il s’agit d’éclairer et de comprendre – seront communs à différentes disciplines. Sans compromettre l’idiosyncrasie des disciplines constituées ainsi que celle des savoirs et méthodes qui leur sont associés, on encouragera les études croisées dès lors qu’elles feront la preuve de leur pertinence pour rendre intelligibles les phénomènes caractéristiques de la vie des États et des sociétés. »

Vous proposez par ailleurs que cet enseignement donne lieu à des possibilités « d’organisation souple », en prévoyant par exemple deux scénarios pour la répartition des 6 heures d’enseignement en classe de terminale, avec un scénario A attribuant 4 heures à l’histoire-géographie-géopolitique et 2 heures aux sciences économiques et sociales, et un scénario B attribuant 3 heures à l’histoire-géographie-géopolitique et 3 heures aux sciences économiques et sociales.

Enfin, s’agissant de l’évaluation au baccalauréat, vous indiquez « L’épreuve devra articuler les différentes perspectives inscrites dans l’intitulé de l’enseignement et donc inciter les élèves à solliciter, pour conduire leur réflexion, les connaissances et les méthodes d’analyse qu’ils auront acquises dans les champs disciplinaires concernés. »

Ces propositions nous appellent à vous exprimer notre plus complet attachement à deux principes qui selon nous doivent guider l’écriture des futurs programmes de cet enseignement.

La qualité de la formation des élèves et de leurs apprentissages repose sur la qualification disciplinaire des enseignants, certifiée par leurs concours de recrutement. A cet égard, et sans préjudice de la cohérence d’ensemble des programmes, ces derniers doivent identifier clairement ce qui relève de l’histoire-géographie-géopolitique (et qui doit être enseigné par les professeurs d’Histoire-géographie), et ce qui relève de la science politique (et qui doit être enseigné par les professeurs de sciences économiques et sociales), selon un cadrage national strict. Pour la même raison, il convient d’élaborer des programmes respectueux des spécificités des disciplines enseignées, et des épreuves de baccalauréat assurant aux candidats d’être évalués par les examinateurs disposant des qualifications disciplinaires adéquates. Pour des raisons évidentes, une réponse du champ disciplinaire « histoire-géographie-géopolitique » ne doit pas pouvoir être évaluée par un enseignant de sciences économiques et sociales, de même qu’une réponse du champ disciplinaire « sciences politiques » ne doit pas pouvoir être évaluée par un enseignant d’histoire-géographie.

Le caractère national de l’évaluation au baccalauréat impose enfin qu’aucune inégalité de traitement entre lycéens n’existe selon leur lieu de scolarisation. La répartition horaire entre les disciplines se doit donc d’être garantie, et de ne pas dépendre d’arbitrages locaux. Les programmes doivent donc bien refléter un cadrage national strict, ce qui permettra par ailleurs d’éviter localement une concurrence délétère entre des enseignants dont l’objectif est qu’ils travaillent en commun.

Nous sommes à votre disposition pour échanger avec vous sur ces points, et vous prions de croire, Madame la Présidente, en l’expression de nos salutations respectueuses.

Contact : https://www.aphg.fr/_Contact_

© Le Bureau national de l’APHG avec les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes. Tous droits réservés. 29/06/2018.