Temps du spectateur
Le premier match du championnat d’Europe des Nations approche. Ce moment est attendu par les amateurs de football depuis des semaines, des mois, des années. Le temps de l’attente participe pleinement au plaisir du moment. Depuis la désignation de la France comme pays organisateur en mai 2010, des millions d’adeptes de ce sport espèrent la compétition et de nombreux compatriotes cherchent à acheter des places pour assister à l’événement. Beaucoup ont ainsi posé leur candidature il y a plus d’un an et, si le tirage au sort leur était favorable, ont payé le précieux sésame dès l’été dernier. Chacun, chanceux ou non, se prépare désormais, qui réfléchissant à son matériel de supporter, l’autre organisant son emploi du temps en fonction des matchs à ne pas rater.
Temps des arènes
Le pays aussi se prépare. De nouveaux stades construits à l’initiative d’acteurs publics et privés, répondant aux besoins ordinaires de clubs avides d’élite européenne, serviront de cadres pour ces rencontres internationales. Pour la coupe du Monde en 1998, les investissements avaient été concentrés sur le seul Stade de France, les autres infrastructures ne bénéficiant que marginalement de l’argent public. Depuis, la métropolisation a fait son œuvre… et le territoire national s’est couvert de stades comme d’autant de cathédrales. Ce fut d’abord des clubs moyens qui en bénéficièrent, comme Le Havre, Le Mans, Amiens ou Valenciennes, avant que ne les rejoignent les clubs des plus grandes villes, Lille, Nice, Bordeaux ou Lyon.
Temps de l’Etat… d’urgence
L’Euro 2016 va se dérouler dans un contexte tendu. Nul ne sait, à l’heure où ces lignes sont écrites, si la paix sociale règnera de nouveau dans le pays. L’actualité de ces derniers mois a été marquée des turbulences de notre société, qu’elles aient pour nom « Nuit Debout » ou grèves contre la « Loi Travail ». A ces questions intérieures sont venues s’ajouter celles que le monde nous envoie. Le visage de Patrice Evra surpris par un bruit anormal lors du France-Allemagne du 13 novembre 2015 incarne la place qu’occupe parfois la situation internationale dans le football. En plus des débordements connus de supporters avinés, caricature facilement brandie par les adversaires d’un sport trop populaire pour être honorable, les forces de l’ordre seront sur leurs gardes face à un risque terroriste accru. Un mode d’action politique dont la chronologie croise parfois celle du football…
A suivre...
© François da Rocha Carneiro - Tous droits réservés. 7 juin 2016.
Voir en ligne :
© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes, 08/06/2016. Tous droits réservés.