Ce fonds a été créé par 4 partenaires : l’Abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa, l’association du Festival Pablo-Casals de Prades, l’association culturelle de Cuxa, et l’association des Amis de Saint-Michel-de-Cuxa.
Il a pour but de favoriser, d’abord, la restauration de la maison du Grand sacristain, encore en ruine, la renaissance de la tribune-jubé du 12ème siècle, chef d’œuvre de la sculpture romane et enfin l’amélioration de l’accueil, de l’accessibilité et de l’intermédiation de l’abbaye, monument majeur de l’histoire catalane et européenne.
Placé sous le régime de la loi de 2008, il permet la défiscalisation de des contributions qui lui sont accordées.
Pour les particuliers, déduction de 66 % du don sir l’impôt à payer, dans la limite de 20% du revenu imposable.
Pour les entreprises, réduction de l’impôt sur les bénéfices, 60% du don dans la limite de 5% du chiffre d’affaires. Possibilité de mécénat de compétence, offert en nature ou en prestations.
Abbaye Saint-Michel-de-Cuxa
Cuxa a permis la renaissance de la vie monastique en 1919. Depuis 1965, l’abbaye accueille une communauté de moines bénédictins de l’abbaye de Montserrat en Catalogne, qui mènent ici une vie plus simple. La liturgie quotidienne est ouverte à tous.
Association des amis de Saint-Michel-de-Cuxa
Regroupant les amis et tous ceux qui reçoivent le message spirituel de l’abbaye, l’association organise chaque année le traditionnel aplec (pèlerinage) de la Saint Michel. ll assure la présence de Cuxa dans le réseau européen des sites michaéliques.
Festival Pablo-Casals
Créé par le grand musicien catalan à Prades en 1950 pour le bicentenaire de Bach, le Festival est lié à l’abbaye pour la restauration de laquelle Casals a œuvré. Depuis les années 1960, ce festival mondialement connu s’y tient chaque été, dédié à la musique de chambre.
Association culturelle de Cuxa. Journées romanes.
Fondées en 1969, les journées romanes sont une semaine de rencontres et d’échanges sur l’art roman, animées par les meilleurs spécialistes européens. Elles alternent conférences et visites. Le contenu des journées est publié dans les Cahiers de Saint-Michel-de-Cuxa, publication de référence diffusée dans le monde entier.
Saint Michel de Cuxa / Sant Miquel de Cuixà. Un monument emblématique du pays catalan.
1. Un chef d’œuvre de l’art préroman et roman
Élevée de 953 à 974, l’église de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa est une des plus anciennes églises de France comme de Catalogne. C’est une grande basilique élevée avant l’apparition de l’art roman, qui suit encore les traditions héritées de l’Antiquité. L’abbaye s’enrichit aux siècles suivants de constructions romanes exceptionnelles : d’abord le clocher et la crypte, construits au début du 11ème siècle qui inaugurent une nouvelle manière de bâtir. Ensuite, le cloître et la tribune en marbre rose, au début du 12ème siècle, chef d’œuvre de la sculpture romane.
2. Un témoin privilégié de l’histoire catalane
Abbaye érigée à l’époque carolingienne, elle constitue un point d’appui intellectuel et économique à une époque dépourvue de villes. Cuxa est proche des premiers souverains catalans au moment où ce pays émerge avec sa personnalité propre dans le paysage européen. Guifred le Velu, fondateur de la dynastie catalane, est le protecteur de l’abbaye, comme son petit-fils Seniofred, comte de Cerdagne, commanditaire de la grande église de Cuxa.
Son neveu, Oliba, d’abord comte, puis moine, abbé de Cuxa en 1008, aussi abbé de Ripoll et évêque de Vic, est une figure majeure de la Catalogne au 11ème siècle. Conseiller des Princes, il est le promoteur de la Trêve de Dieu, première prohibition de la violence, en 1026.
3. Un lieu de spiritualité millénaire
De 879 à 1789, neuf siècles de vie monastique ininterrompue se sont succédé à Cuxa. Malgré des hauts et des bas (l’abbaye éloignée des grands centres décline dès le 15ème siècle), la prière, l’étude et la réflexion se sont maintenues à Cuxa dans le respect de la loi bénédictine durant toute cette période.
Malgré la vente et la destruction de la plupart des bâtiments après 1790, la vie renaît à Cuxa en 1919 grâce à un laïc. D’abord occupée par des cisterciens de Fontfroide, elle est le siège depuis 1965 d’une communauté bénédictine réduite, filiale de Montserrat en Catalogne, elle-même fondée jadis par Oliba.
4. Un patrimoine retrouvé, un lieu de culture
Dès sa vente à des particuliers en 1791, la ruine de Cuxa a commencé. Non par vandalisme, mais par absence d’utilité. Les marbres sculptés, cependant, sont récupérés pour orner bâtiments et jardins dans les environs. Les bâtiments disparaissent, un clocher s’effondre en 1838, l’église perd son toit, le cloître perd un à un ses chapiteaux, ses colonnes et sa fontaine. Entre 1906 et 1913, le sculpteur et collectionneur américain Georges G.Barnard achète à Prades et à Cuxa 48 chapiteaux et de nombreux autres fragments. Ils ont servi à construire le cloître de Cuxa que l’on peut voir à New York aux Cloisters du Metropolitan Museum of Art.
La renaissance ne vient que dans les années 1950, où les chapiteaux restés en France sont réunis pour rebâtir une moitié du cloître. Bien que spectaculaire, cette restauration ne sera pas achevée.
En 1952, le violoncelliste, chef d’orchestre et compositeur Pablo Casals dirige un concert dans les ruines de l’église, pour aider à sa reconstruction et pour associer Cuxa au Festival de musique qu’il a crée à Prades. Celui-ci y est transféré quelques années plus tard, et se répète chaque année depuis. Les Journées romanes, créées en 1969, y tiennent chaque année une session de conférences et de visites sur l’art roman.
Des expositions, des concerts, des expositions d’art contemporain sont régulièrement accueillis à Cuxa.
© Les services culturels de la revue Historiens & Géographes. 22 juillet 2016. Tous droits réservés.