DUNKERQUE : UN PORT DANS LA PREMIERE MONDIALISATION
L’acquisition très récente par les Centre de la Mémoire Urbaine d’Agglomération -Archives de Dunkerque (CMUA) et Musée des Beaux-Arts (MBA) de divers fonds et œuvres d’art permet, malgré les vicissitudes de l’histoire [2], d’offrir un complément aux études des grands ports atlantiques, Bordeaux, Nantes ou La Rochelle, très présents dans les manuels d’histoire de 4e et 2de. Accessibles aux élèves, les documents illustrent la montée en puissance de la bourgeoisie marchande, son rôle dans le développement de l’économie de plantation et de traites ainsi que les nouvelles conceptions européennes de l’Humanité induites par l’essor du trafic colonial.
I – DIVERSIFICATION DES ACTIVITES AU XVIIIe SIECLE :
A l’instar des tableaux de la série des Ports de France de Vernet, l’aquarelle Dunkerque vue de la mer par Royer, peintre de la Reine, offre une vision positive promue par les élites dunkerquoises tout en occultant les difficultés de la navigation : rade dangereuse, ensablement du bassin et du chenal, faiblesse des infrastructures fréquemment détruites par les clauses des traités de paix imposés par les Britanniques. Malgré ces obstacles, au XVIIIe siècle, les Dunkerquois élargissent leur espace maritime vers l’Atlantique Nord et les Isles.
A- LES ACTIVITES TRADITIONNELLES : LA PECHE, LE COMMERCE ET LA COURSE
Dunkerque devient le premier port de pêche pour le hareng de la Mer du Nord, la morue d’Islande et Terre-Neuve [3] et de la baleine grâce à l’installation des Quakers du Nantucket lors de la guerre d’Indépendance des Etats-Unis. La franchise portuaire favorise un commerce de réexpédition libre de droits en direction de l’Europe scandinave et de la façade atlantique. Très proche de l’Angleterre où thé, tabac et alcool sont écrasés de taxes, Dunkerque devient une plaque tournante de la contrebande (smogglage) franco-anglaise [4] [5] ,alimentée par deux industries locales (tabac [6] et genièvre). La valeur de ce trafic illicite, selon Christian Pfister-Langanay, égale voire dépasse celle des autres secteurs d’activités.
Comme à Saint-Malo, Nantes ou Bordeaux où, lors des guerres, les attaques britanniques anéantissent tout trafic marchand, Dunkerque, jouissant de la proximité des routes commerciales ennemies et d’une longue tradition en ce domaine, s’adonne à la course au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. 25% des prises corsaires françaises de la guerre de Succession d’Espagne [7] et 55% du tonnage capturé par les ports du Ponant en 1780 [8] proviendraient des seuls corsaires dunkerquois (Jean Bart, Pierre-Jean Vanstabel …).
B- L’ESSOR DU TRAFIC COLONIAL AU XVIIIe SIECLE :
A l’image de nombreux ports français, la prospérité dunkerquoise du XVIIIe siècle provient de l’essor du négoce dont une des branches les plus dynamiques est le commerce colonial couvrant à la fois les commerces en droiture et triangulaire ainsi que la réexportation des denrées antillaises en Europe [9]. Pour glorifier cette « étendue du commerce [10] » alors que Dunkerque n’est qu’un petit port colonial [11] recevant en 1788, 3% du sucre, du cuir, du café et 6% du coton en provenance des « isles », Jean-Baptiste Descamps orne la salle d’entrée de la chambre de commerce [12] avec les allégories des quatre continents. Dès le règne de Louis XIV, deux raffineries de sucre, symboles de la politique mercantiliste réservant le raffinage des sucres brut et terré à la métropole, fonctionnent à Dunkerque [13]. Si la plupart des navires se rendent en droiture à Saint-Domingue, la Martinique ou Tobago pour revenir avec du sucre à Dunkerque, certains ne l’amènent qu’après s’être livrés au « commerce infâme » (Voltaire).
C – UN PORT NEGRIER
Malgré l’hétérogénéité et les lacunes des sources dunkerquoises, Christian Pfister-Langanay a repéré l’existence de 57 navires négriers dunkerquois entre 1669 et 1792 [14]. Sur les 3300 campagnes négrières [15] françaises menées entre 1713 et 1793 déportant environ 900 000 captifs, 50 furent commanditées de Dunkerque entrainant la vente d’un nombre d’esclaves estimé entre 6858 et 7074 personnes [16]. Complexe et requérant d’importants capitaux parfois immobilisés plusieurs années, le commerce triangulaire n’est pas le seul fait de particuliers. L’Etat royal le soutient par des mesures législatives accordées à certains ports. En 1721, Dunkerque obtient le droit d’envoyer des navires aux Antilles. L’Etat royal encourage les armateurs à se lancer dans la traite en accordant une réduction de la moitié des droits sur les marchandises achetées aux Iles avec le produit de la vente des Noirs. Après la guerre d’Amérique, pour aider la reprise de la traite, la chambre de commerce de Dunkerque se concerte avec celles du Havre et de la Rochelle pour réclamer des aides supplémentaires [17]. Suite à ce lobbying, le Conseil d’Etat accorde, en septembre 1786, une prime de 200 L.t par tête pour tout Noir introduit dans le Sud de Saint-Domingue.
A l’instar de nombreux ports européens du XVIIIe siècle, Dunkerque connaît la prospérité grâce à ses activités commerciales. Cet enrichissement se traduit par des transformations urbaines et un intérêt croissant pour le commerce colonial.
II – LA PROSPERITE ET SES OMBRES :
Avec le retour de la prospérité, l’échevinage transforme la ville.
A – UNE VILLE TRANSFORMEE
Pour agrandir et remanier la façade de l’église Saint-Eloi, le corps municipal fait appel à l’architecte Victor Louis, concepteur du grand théâtre de Bordeaux. Un péristyle monumental de 10 colonnes cannelées d’ordre corinthien surmontées d’un fronton triangulaire orné d’un relief sculpté décore l’entrée du lieu de culte. Ce dynamisme urbain se traduit aussi par la création de nouveaux quartiers (quartier dit des intendants, lotissement de l’ancienne citadelle) et la réédification de très nombreuses maisons dans le très prisé secteur portuaire proche de l’Hôtel de ville, de la Chambre de commerce et de la Bourse [18].
Les négociants les plus influents se rapprochent de ces lieux de pouvoirs où certains siègent [19]. Principaux armateurs du Samuel Marie et de La Jalousie, deux navires négriers, Rutlidge et De Chosal sont respectivement les gendres du bourgmestre Varlet et du premier échevin Jeanty. En 1752, De Chosal hante les allées du pouvoir municipal en étant élu administrateur de l’Hôpital Général. A la même époque devenu le proche voisin de De Bonte de Recques [20], il affiche sa réussite en édifiant au cœur de Dunkerque un bel hôtel particulier construit dans le goût de l’époque (style français classique, d’ordonnance symétrique inspiré de l’Antiquité surmonté d’un fronton triangulaire [21]) rejetant toute référence architecturale flamande (pignons avec chantournements, pas-de-moineaux). Ce bâtiment prestigieux est un lieu de travail offrant « toutes les commodités pour le commerce […] avec deux caves sous le corps du logis [22] » servant d’entrepôt et une tour de guet avertissant de l’arrivée des navires. De Chosal poursuit son ascension en acquérant en 1762 un fief et l’office anoblissant de conseiller du Roi.
B – Négriers et planteurs :
Sur les 57 armateurs d’expéditions négrières dunkerquoises repérées à ce jour, 42 sont identifiés [23]. Si 23 n’armèrent que pour une seule campagne, d’autres, tels les frères Cailliez, en financèrent plusieurs. Les procès des capitaines Maginel et Teste, commandant l’un le Samuel Marie et l’autre La Jalousie, révèlent les conditions techniques d’une entreprise de traite. Vu les capitaux investis (100 000 L.t) et les risques encourus, il n’y a pas en réalité une mais quatre personnes intéressées dans l’armement du navire négrier La Jalousie : Julien Morel, Pierre Froye, Philippe Edouard et Jean Estienne De Chosal. En affirmant que sa pacotille « était contenue en une facture que l’armateur a approuvé », Teste nous dévoile le rôle des capitaines de navire dans la traite et le financement de la pacotille de l’équipage par les armateurs.
A l’instar des Rochelais [24], certains membres de familles de marchands dunkerquois, tel Dominique Lemaire [25], parti recueillir la succession de son oncle Antoine Malaise, s’installent à Saint-Domingue. Retirant un revenu annuel de plus de 200 000 Livres argent d’Amérique, Dominique Lemaire, au travers des lettres et pièces comptables adressées à sa sœur et à son neveu Jean-Jacques Fockedey, décrit le quotidien de la vaste plantation [26] de plus de 150 hectares qu’il a créée près de Jéremie et où une centaine d’esclaves furent astreints à la culture du café, du cacao et du coton.
C - LA TRAITE EN AFRIQUE
L’organisation et le quotidien de deux campagnes de traite négrière [27] ,traite indispensable à l’économie de plantation, apparaissent lors de la tenue devant le tribunal de l’Amirauté des procès des capitaines Maginel et Teste. Maîtres d’un navire de 120 tonneaux et 36 hommes d’équipage, le Samuel Marie et La Jalousie, « destiné pour la cote d’Afrique […] bien armé et muni de vivres bons et suffisants […] d’une cargaison bien assortie pour la traitte des négres », ils devaient y acheter des « noirs robustes et en bonne santé depuis seize jusqu’environ vingt-cinq ans » et « de là aller aux isles françoises […] de l’Amérique, y vendre [leur] cargaison de nègres […] au plus haut prix possible [...] et à des gens solvables et […] retourner au port de cette ville […] avec des sucres blancs, indigo et autres marchandises ». Pour se disculper de la faillite de sa campagne de traite, Teste prouve qu’il fut soucieux de la survie des esclaves enfermés à bord (non par humanisme mais par seul intérêt financier ) en précisant les châtiments infligés aux deux chirurgiens ( « une volée de coups du plat de son couteau de chasse […] pour un Nègre […] trouvé mort dans l’entrepont [alors que les chirurgiens lui avaient donné] certificat que tous se trouvoient bien ») et au novice Morel, fouetté « par un nègre pour avoir par son imprudence brûlé les jambes de deux négrillons en prenant la chaudière [chaudron] qu’il laissa tomber avec la graisse de porc bouillant ». Sur les 160 esclaves de La Jalousie, seuls « soixante et quelques nègres » atteignirent la Martinique « exténués par la longueur du temps et la disette ». Pour se dédouaner de la sous-estimation des vivres et boissons [28], à l’origine de la surmortalité des esclaves de cette interminable campagne de 18 mois, Teste évoque les maladies de l’équipage et la concurrence des « anglois […] voulant limiter aux Français le lieu de leur traite à la rivière Volta ». Rutlidge reproche à Maginel une négligence mortelle : « l’absence de remparts ou retranchements à bord [qui facilita] la révolte générale […] parmi les nègres […] qui commença par une douzaine de nègres que l’on avait fait monter sur le pont pour y faire prendre l’air suivant l’usage […] et dans laquelle il y en a eu 13 de tués ainsi que 4 hommes d’équipage [29] ».
Si le XVIIIe siècle voit les villes portuaires s’enrichir et se transformer, le commerce notamment colonial se développer, il voit aussi l’arrivée en métropole de Noirs et de gens de couleurs sur laquelle l’historiographie s’est récemment penchée [30].
III – ETRE NOIR A DUNKERQUE AU XVIIIe SIECLE [31]
Depuis Louis X, la terre de France est réputée libre et l’esclavage y est interdit. En reconnaissant l’esclavage dans les colonies sans statuer sur le sort des esclaves amenés en métropole, le code noir (1685) instaure « un flou juridique » dont s’empare dès la fin du XVIIe siècle nombre de négociants, de capitaines ou de colons.
A – VICTIMES DE LA MODE :
En 1694, le pouvoir royal essaie de limiter la venue d’esclaves en métropole en interdisant à tout capitaine d’embarquer un Noir sans l’autorisation du gouverneur, mesure inefficace comme le prouvent les 25 baptêmes d’enfants noirs (essentiellement des garçons âgés, en moyenne, de quatorze ans) célébrés à Dunkerque entre 1731 et 1770 [32]. En effet, les armateurs, tel Rutlidge, gratifient leur capitaine en les autorisant à ramener « un négrillon ». En 1766, l’interrogatoire de Jean-Baptiste François [33] , Noir « âgé d’environ 25 ans » présent à Dunkerque « depuis seize ans […] venu de la Martinique avec le capitaine Teste de ce port à qui il appartenoit l’ayant acquis à la côte de Guinée » montre le faible respect du principe affranchissant du sol [34] permettant aux esclaves arrivés en France d’être libérés. Ces enfants noirs, considérés alors comme des biens meubles, constituent pour les armateurs et les capitaines non seulement un avantage économique mais aussi un faire-valoir qui sacrifie à l’effet de mode et au goût pour l’exotisme répandu dans la société aisée suivant l’exemple des milieux aristocratiques parisiens et versaillais [35].
B – LA NAISSANCE DU RACISME
La volonté des élites de distinguer leur consommation de produits exotiques de celles des milieux populaires se traduit par l’achat d’un sucre blanc [36] et l’emploi d’ustensiles en argent très ouvragés. L’un d’eux révèle la collusion entre Noir et esclave actée par l’article Nègre du dictionnaire
de l’Académie (1762) : la théière aux armes d’une riche famille dunkerquoise les Lorenzo, œuvre de l’orfèvre Deman (circa 1754). La sculpture de l’anse en bois d’ébène de ce coquemar renvoie à l’image du Noir en haillons (aucun col de chemise esquissé sur l’amorce du buste), sans intelligence (front bas, regard vide), voué à un dur labeur sur la plantation coloniale, au statut d’esclave crûment souligné par la chainette (aujourd’hui disparue) reliant le couvercle de la théière au collier sculpté sur son anse.
Tout autre est la signification de la représentation de l’esclave blanc surmontant le Tronc des Trinitaires [37]. Chargée d’émouvoir afin de recueillir davantage de dons pour le rachat de marins dunkerquois réduits en servitude chez les Barbaresques [38], cette sculpture grâce à la finesse de son visage, la douleur de son regard, suggère qu’état de servitude (évoqué par des fers aux bras et chevilles) et homme blanc étaient antinomiques.
La comparaison de ces deux objets révèle la nouvelle conception de l’Humanité apparue au XVIIIe siècle découlant des réflexions des savants et philosophes, alimentées par les découvertes scientifiques liées à l’exploration de nouveaux continents. Apparaissent alors une hiérarchisation des êtres vivants de l’animal (espèce inférieure) à l’homme-dieu (espèce supérieure) ainsi qu’une hiérarchisation des hommes en fonction de la proximité de leur beauté physique (reflet de leur beauté morale) de ce qui est alors perçu comme la valeur morale et l’idéal physique universels à atteindre : la blancheur caucasienne [39]. Un ordonnancement des êtres humains basé sur la couleur de leur peau, la forme de leur crâne révélatrice d’un éventuel épanouissement des sphères du cerveau propices à la réflexion, se met alors en place véhiculé notamment par les conceptions esthétiques et les théories de la couleur en peinture. La transposition des valeurs dévolues en peinture au blanc (expression de la lumière) et au noir (symbole de la privation de cette dernière) dans la société entraîne une perception spécifique des Noirs. Justifiant leur exclusion de l’Humanité par la valeur esthétique accordée à la couleur de leur peau (symbole de la privation de lumière donc de raison), cette vision déshumanise les Noirs, légitime leur déportation et réduction en esclavage afin de pallier le manque de main d’œuvre, suite à la disparition des Amérindiens et l’échec des engagés blancs, sur les plantations américaines dédiées aux cultures tropicales.
C- UNE DIFFICILE ABOLITION
Cette conception de l’Humanité rend ardue l’application des droits des Noirs en métropole et inconcevable leur émancipation. Saisie en 1763 par le Carme Joseph, l’Amirauté empêche in extremis, le négociant Robert Delattre de faire « passer dans quelques isles du Nouveau Monde […] pour les vendre » ses deux domestiques noirs capturés sur un navire anglais par un de ses corsaires, domestiques qui étaient « libres et par conséquent devaient l’être en France [40] ». Victime de la négligence du capitaine Teste et du très restrictif édit d’octobre 1766 [41], Jean-Baptiste François, journalier concubin d’une Dunkerquoise dont il a un enfant, est emprisonné dans les geôles royales [42]. Suite aux bouleversements juridiques de 1789, le monde du négoce, redoutant l’abolition de la traite et de l’esclavage, s’organise pour parer ce « coup fatal qu’on prépare à nos colonies d’Amérique ». Les juges consuls ou les chambres de commerce de Bordeaux, du Havre, Rouen [43] sollicitent leurs collègues dunkerquois. Ces derniers envoient un mémoire aux députés de Flandre Maritime dans lequel les Noirs sont toujours considérés comme des objets et non des personnes : « l’expérience démontre que la culture des colonies ne peut s’opérer que par les noirs, que les noirs sont la propriété des colons. On ne peut sans contrevenir à la Justice et l’équité les priver de cette propriété à moins de les dédommager ». Les extraits très violents de la lettre du colon Dominique Lemaire [44] à son neveu montrent que l’abolition de l’esclavage le 16 pluviôse an II (4 février 1794) n’est guère acceptée, les colons ne pouvant concevoir que leurs anciens esclaves soient des êtres humains ayant les mêmes droits et dignité qu’eux.
Deux autres nègres, Pierrot, 2d conducteur, et Jean [...] se sont sauvés [...] Ce Jean, créole de chez moi, âgé de 25 ans, que j’ai aidé à sortir du ventre de sa mère, vouloit comme digne de fils de SALLA, avoir, disait-il la gloire […] de me couper le col lui-même […]. Tous mes nègres, à l’exception de 2 ou 3, sont complices dans tous ces assassinats. Voilà les remerciements pour toutes les bontés que je n’ai cessé d’avoir pour eux depuis 30 ans.Voilà la reconnaissance de 50 et quelques nègres créoles, que j’ai élevés moi-même, comme s’ils avoient été mes enfants. Enfin j’étais leur bienfaiteur, plutôt que leur maître.
C’est ainsi que se manifestent les sentiments de ces âmes régénérées par l’affranchissement général, les tendres objets de l’humanité compatissante de la philantropie françoise, assurément ils ne sont de toute la plénitude des droits de l’homme – Négre qui surpasse même en férocité et en cruauté, les tigres, les lions et autres bêtes sauvages et sanguinaires, qui habitent son pays natal, ou originaire, la barbare Afrique. […]
Votre très affectionné oncle Dominique Le Maire
Au XVIIIe siècle, diverses activités maritimes enrichissent Dunkerque malgré les aléas de la conjoncture diplomatique et militaire. De nombreuses transformations urbaines, le développement d’une consommation plus variée et plus ostentatoire pour certains en témoignent. Comme nombre de ports atlantiques, Dunkerque participe au commerce colonial en droiture mais également à la traite négrière. Les documents et objets conservés au CMUA et au MBA permettent de balayer nombre des aspects des programmes de 4e et 2de et de comprendre comment la création de supposées différences entre les êtres humains fut un moyen de légitimer la traite et l’esclavage ainsi que les obstacles à surmonter pour les abolir.
© Agathe Leyssens pour Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 24/09/2022.