Le 10 juin 1944, la division Das Reich rayait de la carte le village d’Oradour-sur-Glane : 642 habitants périrent, les hommes fusillés dans des granges, les femmes et les enfants brûles vifs dans l’église. Il n’y eut que peu de survivants de ce massacre. C’est avec consternation et dégoût que nous avons appris que des tags négationnistes avaient souillé le centre de la mémoire d’Oradour où chaque année, des visiteurs se confrontent à l’histoire et à la mémoire douloureuse de cette journée tragique de la Seconde Guerre mondiale. Les négationnistes continuent de s’attaquer à la mémoire, faute de pouvoir modifier l’histoire. Tout aussi inquiétante, la publication immédiate sur les réseaux sociaux, de propos haineux et complotistes interroge…
Face à cette dégradation choquante, les habituelles grandes déplorations sur le ton « Mais qu’apprend-on à l’école ? », sont indécentes et ignorantes du contenu des programmes. Nous rappelons que l’étude de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et des mémoires se trouve dans les programmes scolaires, avec des horaires très différents selon les filières et les séries, et que le travail, aussi bien sur l’histoire, que sur les mémoires et leurs enjeux, devenus des objets universitaires et scolaires, nécessite du temps. Tout comme l’indispensable lutte contre les théories complotistes qui prolifèrent sur les réseaux sociaux. Forte de son ancrage territorial, de ses contributions aux débats historiographiques, de ses liens avec les associations mémorielles, l’APHG a porté, porte et portera toujours avec détermination l’exigence d’un
enseignement historique qui éclaire les questions complexes et favorise réflexion, analyse et rigueur dans un contexte propice à toutes les confusions et à l’expression de la haine.
Paris, le 22 août 2020
Le Bureau national de l’APHG
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