Guerre et politique. Mélanges offerts à Gilles Vergnon est un volume d’hommages rédigés par une équipe d’historiens – pour beaucoup membres des régionales de Clermont-Ferrand et de Lyon de l’APHG – autour des deux dimensions essentielles de l’œuvre de ce chercheur, enseignant à Sciences Po Lyon et lui aussi adhérent actif de l’APHG (membre de son Comité national et ancien membre de son Conseil de gestion), à l’occasion de son départ en retraite. L’APHG est encore présente par la plume de son Président d’Honneur, Bruno Benoit, qui signe un texte sur le long compagnonnage vécu avec Gilles Vergnon à l’IEP de Lyon.
L’ouvrage – dont la belle couverture a bénéficié de la gracieuse mise à disposition de leurs fonds iconographiques par l’Office universitaire de recherche socialiste (OURS) et le Musée départemental de la résistance du Vercors – est structuré en trois parties. Une première série de travaux portent sur la guerre. Après la contribution de Jean-Philippe Rey sur l’itinéraire d’un notable lyonnais traversant les conflits de la Révolution et de l’Empire et celle de Yann Sambuis sur les controverses autour de la gestion municipale d’Édouard Herriot à Lyon pendant la Première Guerre mondiale, c’est à la Seconde Guerre mondiale que sont consacrées l’essentiel des textes, qui évoquent les tentatives d’organisation politique trotskiste durant l’Occupation (Francesco Giliani et Gilles Morin), les relations houleuses entre le PCF et certains intellectuels à la Libération (Robert Belot) mais aussi la vie d’un village provençal (Christian Chevandier) ou la situation algérienne (Yves Santamaria). Une deuxième partie est centrée sur les socialistes, force politique étudiée à de multiples reprises par Gilles Vergnon : Frédéric Cépède exhume les tensions entre scientifiques socialistes et vaccination sur fond de rivalité franco-allemande autour du BCG ; Fabien Conord confronte l’itinéraire de deux autres intellectuels socialistes, tous deux Suisses et protestants, mais aux destins souvent divergents, Karl Barth et Jules Humbert-Droz ; Ismail Ferhat réexamine le rapport entre le parti socialiste et la laïcité. La dernière partie enfin, plus brève, interroge le vote et ses modalités, dans l’Antiquité (Virginie Hollard) et dans la France des années 1920 au cours desquelles les modes de scrutin se succèdent (Jean-Étienne Dubois).
La diversité consubstantielle au genre des mélanges est donc ici en partie surmontée par cette volonté de focaliser le regard sur les champs explorés par Gilles Vergnon au cours de sa carrière universitaire. Si l’on ajoute que chacun des textes offerts pour composer ce volume est inédit, on comprendra que, au-delà de la marque d’amitié et d’estime qu’ils constituent, ces mélanges offrent un véritable intérêt scientifique.
Voir la présentation de l’ouvrage sur le site de l’éditeur - tous droits réservés.
Fabien Conord et Jean-Philippe Rey.
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