Historiens & Géographes publie : « Géographie et Tourisme en Méditerranée » Communiqué de la revue Historiens & Géographes

- [Télécharger l'article au format PDF]

Par Jean-Marc Capdet. [1]

Dans le cadre de la session 2018/2019 des concours : Dossier du numéro 441 de la revue Historiens & Géographes, février 2018, 96 pages : Géographie et Tourisme en Méditerranée (sous la direction de Jean-Marc Capdet. Préface : François Louveaux. Introduction : Philippe Duhamel. Coordination : Marc Charbonnier). Avec des mises au point et des sujets corrigés à l’intention des candidat(e)s aux concours du Capes et de l’Agrégation.

Si vous décidiez de suivre Suzanne Said sur les pas d’Ulysse désigné comme le premier touriste, vous pourriez ne plus manifester le même intérêt pour l’IPEMED qui note pourtant que « dans l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée, le secteur du tourisme connaît une phase de transition ». Ulysse voyageait « pour rentrer », « écouter les sirènes et parler aux morts ». Avec le roi d’Ithaque, « l’homme curieux de tout » célèbre pour ses « voyages involontaires », nous sommes assurés d’aborder la vaste question des motivations pour les voyages et les séjours en Méditerranée. Grâce à l’histoire et à la géographie, nous sommes certains de comprendre tous les Ulysse contemporains et au-delà, l’univers immense du tourisme méditerranéen.

Avec la géographie du tourisme, il y a « une piste à explorer ». François Louveaux ajoute très justement que « la Méditerranée est une référence majeure, fondatrice pour tous les enseignants d’histoire et de géographie. ». Quand Philippe Duhamel affirme que « la construction de la Méditerranée touristique n’est pas achevée et qu’aujourd’hui elle est constituée de régions centrales dans le tourisme mondial et d’autres périphériques voire en marge, Sylvie Sangarné nous rappelle que « le tourisme, véritable fabrique de territorialités plurielles, parfois très singulières, a transformé certains « endroits » en lieux, parfois même en hauts lieux. ».

Laura Foulquier et François Saulnier nous accompagnent et nous guident vers des sites et des espaces à la fois insolites et familiers - les ruines orientales et les plages - qui contribuent à la réussite du tourisme en Méditerranée depuis plus de deux cents ans. A Naples, Christine Salomone peut constater « la pérennité de la dynamique touristique » dans les villes-étapes du Grand Tour et le renouvellement de « l’offre touristique et culturelle grâce au dynamisme d’acteurs privés ou associatifs » qui « privilégient la valorisation de sites oubliés ou méconnus » et les « produits touristiques insolites ».

Laurent Sourbes et William Bracconi poursuivent l’étude du rôle et de la responsabilité des acteurs dans des environnements insulaires très différents. Pour le directeur du Parc naturel marin de Zakynthos, la protection et la survie des tortues dépend du contrôle de la fréquentation des plages de juin à août. A Bastia, il faudrait mieux exploiter les arrivées massives pour servir les intérêts d’une « porte d’entrée » qui a pourtant su valoriser son patrimoine. Armelle Rothier décrit et analyse un phénomène bien différent. La Valette accueille et retient les touristes quand Gozo, en se contentant d’effectifs plus réduits, devient un modèle insulaire d’écotourisme.

Richard Vassakos se penche sur plus de soixante ans d’aménagement dans le golfe du Lion, de la Mission Racine au Plan littoral 21 et démontre qu’il s’agit « d’un processus à la fois plus ancien et en pleine réinvention à l’heure du développement durable. ». En associant littoral et arrière-pays, le territoire touristique israélien étudié par Jean-Paul Tarrieux, enregistre des performances exceptionnelles grâce notamment au tourisme affinitaire.

Après un périple géographique que nous avons voulu varié et adapté tant aux concours qu’aux pratiques pédagogiques quotidiennes, Bernard Panza offre deux sujets dont un commentaire de documents qui montre combien le tourisme méditerranéen se développe et consomme de plus en plus d’espaces y compris quand il existe une longue tradition militaire. Elen Lemaître-Curri clôture ce dossier en rappelant que le plan Bleu s’intéresse au tourisme depuis sa création en 1977 et « qu’au-delà du seul succès économique, le tourisme doit être porteur de progrès social, protéger l’héritage culturel, préserver l’intégrité environnementale et s’appuyer sur une gouvernance partagée ».

Le numéro sera prochainement ouvert à la vente sur le site de l’APHG.

Sommaire détaillé du dossier en ligne ici

Photo de couverture : Vue d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) et de son littoral. Argelès, depuis le nord, est la dernière grande plage de sable française de la Méditerranée avant la côte rocheuse (côte Vermeille). Photographie © Laurent Lacombe - Tous droits réservés.

Un partenariat APHG, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie / APROGET, l’Association des Professeurs de Géographie du Tourisme.

© Jean-Marc Capdet avec les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes. Tous droits réservés. 22/08/2018.

Notes

[1Président de l’APROGET, l’Association des professeurs de géographie du tourisme. Membre du Comité national de l’APHG. Professeur en BTS Tourisme au Lycée d’Argelès-sur-Mer. Chargé de cours en Master MEEF à Perpignan, Reims et Saint-Quentin. Directeur scientifique du dossier.