Il avait été longtemps professeur dans un lycée technique où il avait fait œuvre pionnière à l’époque. ll avait constitué avec ses élèves des dossiers de presse sur l’actualité géographique, historique et politique qu’il mettait régulièrement à jour et qui seront malheureusement détruits après la disparition du Lycée…Puis il fut alors nommé à Paris.
Il était un ami de l’APHG signant la grande pétition contre la suppression de l’Histoire-Géographie en Terminale S en 2011 et aimait lire la revue encore très récemment lors de ses hospitalisations.
D’une famille à la fois protestante et juive, Michel Drouin avait eu comme grand-père Marcel Drouin, philosophe, ami et beau-frère de Gide. Le jeune Michel Drouin avait reçu des leçons de piano de son grand oncle Gide ! Et la NRF revue phare de l’époque de l’entre-deux-guerres était quasi née dans la maison familiale de Normandie. Il avait un grand respect pour sa famille, ses parents, sa mère soumise aux persécutions antisémites pendant l’occupation allemande de la France ; il y puisait sa force et sa passion d’écrire et d’agir. En raison de ses travaux, il était devenu chargé de recherche au CNRS (Institut des textes et des manuscrits modernes). Michel Drouin avait publié de nombreux articles et livres.
Spécialiste d’André Suarès et de l’histoire littéraire des années 1890-1914, il avait publié un ouvrage sur André Suarès, Âmes et visages, de Joinville à Sade, édition établie, présentée et annotée, Gallimard, 1989 qui avait reçu le Grand Prix de la critique littéraire en 1990.
Secrétaire de la Société internationale de l’Histoire de l’Affaire Dreyfus (Sihad), il avait dirigé un ouvrage collectif sur l’Affaire Dreyfus de A à Z, Flammarion, 1994, réédition en 2006. Il avait aussi publié en 2009 Zola au Panthéon. La 4ème Affaire Dreyfus.
Michel Drouin était un bretteur, assoiffé de justice, luttant contre toutes les falsifications, les mensonges nichés dans la littérature, la presse, se battant contre l’antisémitisme et pour la vérité, un dreyfusard de notre temps...
Hubert Tison
Secrétaire général de l’APHG
Directeur de la rédaction de la revue Historiens & Géographes
Paris, le 21 novembre 2014
L’office religieux aura lieu au temple protestant, 19, rue Cortambert, Paris 16ème, mardi 25 novembre à 15 h. Michel sera inhumé dans l’intimité familiale au cimetière de Cuverville.
Des dons peuvent être adressés à la Recherche contre le cancer, Fondation ARCAD (Aide et recherche en cancérologie digestive) à l’attention du Docteur Bachet, 151, rue du Faubourg Saint Antoine, 75011 Paris.
Illustration : blog de la Société internationale d’histoire de l’affaire Dreyfus source