Hommage à Roger Joly, résistant et déporté (1921-2015) Hommage

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Par Marc Charbonnier [1]

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Roger Joly, déporté et résistant, Commandeur de la Légion d’Honneur, Président honoraire de la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance – FNDIR, Président d’Honneur de l’Association Nationale des Amis de Jean Moulin et Président de l’ADIF-FNDIR de la Gironde, survenu le 5 août 2015, à l’âge de 93 ans.

Roger Joly était un ami de l’Histoire et de la Géographie et appréciait l’APHG, porteuse des valeurs de la République et partenaire depuis sa création du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD) dont il présidait toujours le comité départemental de la Gironde. « J’ai le devoir de témoigner » répétait-il lors de ses très nombreuses interventions dans les établissements scolaires de la région bordelaise dans laquelle il résidait.

Orateur exceptionnel et doté d’une immense culture, Roger Joly, qui occupait également d’importantes fonctions au sein de la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance et de l’Association Nationale des Amis de Jean Moulin, attachait de longue date - et encore récemment malgré son grand âge - une attention toute particulière aux échanges avec les jeunes générations. En donnant chair au discours historique, ce résistant corrézien en 1942, réfractaire au STO qui prit part au sabotage d’un train près de Tulle et qui fut arrêté le 17 avril 1944 avant d’être interné au camp de Neuengamme (il était un survivant de la tragédie de la baie de Lübeck), réalisait le lien entre l’événement passé et son écho civique actuel. Ainsi, aimait-il relater la solidarité qui unissait les Déportés à travers la figure du médecin bordelais Albert Barraud, grand résistant, qui à Neuengamme, lui vint en aide et lui demanda de témoigner à son retour, « pour ne pas oublier ».

De là vient sans doute l’engagement de toute une vie, un devoir d’histoire ancré dans le présent de nos sociétés et dans un parcours professionnel très riche qui a conduit cet Inspecteur général honoraire de la RATP à devenir l’une des figures nationales et européennes (il était également Officier de l’Ordre du Mérite de la République Fédérale d’Allemagne) des associations mémorielles et un pionnier visionnaire du dialogue intergénérationnel.

Roger Joly et des élèves de la classe de Première STL du Lycée Saint-Louis (Bordeaux) à l’issue de son intervention, le 12/02/2012. © Photo Bruno Charbonnier.

L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) tient à présenter ses sincères condoléances à son épouse et à sa famille, aux associations des Déportés et Internés de la Résistance, à l’Association nationale des Amis de Jean Moulin et à toutes les associations et institutions qui contribuent à l’organisation du Concours National de la Résistance et de la Déportation.

La cérémonie religieuse aura lieu le mardi 11 août à 10 h 00 en l’église Saint-Amand, place des Martyrs-de-la-Résistance à Bordeaux-Caudéran.

Marc Charbonnier pour les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes – 08/08/2015. Tous droits réservés.

Illustration en une : Roger Joly (1921-2015), résistant et déporté montrant aux élèves de Première du Lycée Saint-Louis (Bordeaux) des plans du camp de Neuengamme dans lequel il fut interné. 12/02/2012. Photo Bruno Charbonnier.

Notes

[1Membre du Conseil de Gestion de l’APHG, Vice-président de la Régionale d’Île-de-France et Professeur au Lycée Emmanuel Mounier (Châtenay-Malabry, 92).