Hôtel de Rothschild et Maison des artistes de Nogent-sur-Marne Fondation nationale des arts graphiques et plastiques (FNAGP)

- [Télécharger l'article au format PDF]

Visite de presse de la Rédaction le mardi 8 novembre 2016. Avec Lorraine Hussenot. Ce voyage de presse va nous conduire de l’hôtel Rothschild, au cœur de Paris, à Nogent-sur-Marne, sur les bords de Seine, à l’est de Paris.

La Fondation nationale des arts graphiques et plastiques (FNAGP) a été créée en décembre 1976, pour accompagner les artistes graphistes et plasticiens dès leur sortie d’école et tout au long de leur parcours professionnel. Elle les soutient en leur attribuant des bourses, en soutenant la production et la diffusion de leurs œuvres à la maison de Nogent sur Marne, la maison d’art Bernard Antonioz. Dans ce même lieu, on trouve des ateliers, des ateliers logements et une maison de retraite pour ces mêmes artistes. L’accompagnement de fin de vie fait partie des axes principaux

Deux legs furent faits à l’Etat pour soutenir les artistes. L’un, en 1922, fut réalisé par la Baronne Hannah, Charlotte de Rothschild, l’autre en 1944, par les sœurs Smith-Champion.

Le premier legs est l’hôtel Salomon de Rothschild, rue Berryer, construit sur l’ancienne demeure de Balzac, au cœur de Paris.

Le deuxième legs concerne les deux demeures ayant appartenu aux deux sœurs Smith-Champion, à Nogent sur Marne. L’une de ces deux demeures abrite les expositions d’art contemporain, l’autre, la maison de retraite. Ces maisons datent des 17ème, 18ème siècles.

L’hôtel de Rothschild (1873-1882), de style classique, avec un escalier d’honneur et une galerie qui surplombe le hall d’entrée, a été construit à l’emplacement de la maison de Balzac, lieu où fut, par ailleurs, assassiné le Président Paul Doumer. Ce lieu a été un temps, jusqu’en 2003, le centre de la photographie à Paris.

On peut y admirer les vestiges de la chapelle Saint-Nicolas, la rotonde de Balzac et le cabinet de curiosités, rempli d’objets de collections (jades, porcelaines …) L’hôtel sert actuellement de lieu pour des réceptions de prestige ou pour des expositions.

La maison Bernard Antonioz (proche de Malraux) se trouve à Nogent. C’est un centre d’art ouvert en 2006. Il sert à promouvoir l’art contemporain (arts visuels, en particulier, comme la photographie, la vidéo …) 4 expositions de photos ont lieu chaque année dont celle que nous pourrons admirer (la chambre blanche de Roche).

La maison des artistes est située dans un parc de 10 hectares, au centre de Nogent. L’automne est là et les arbres ont pris toutes leurs couleurs de saison, mêlant les jaunes aux rouges en passant par les verts, les marrons … Beaucoup de feuilles forment déjà un tapis de sol.

La maison de retraite, elle aussi, dans le parc, héberge 75 résidents. Il s’agit d’un établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Des espaces, là encore, sont consacrés à des activités artistiques. On peut y voir une académie de dessin et de peinture. On compte de plus 91 ateliers d’artistes. Les loyers sont dérisoires (12 euros le m2) et sont immédiatement réinvestis dans l’entretien des ateliers (volets en bois à repeindre …)

Les expositions actuellement en cours :

Aller et retour dans la chambre blanche. Denis Roche

Il s’agit d’un ensemble de photographies en noir et blanc, commentées pour certaines de la main même de Denis Roche et qui proviennent du livre La disparition des lucioles paru aux éditions de l’Etoile en 1982, réédité récemment.

Ce qui frappe, c’est la logique de déplacement dans les photographies exposées : entre le moment où l’appareil se déclenche et le moment où physiquement, le photographe n’est plus là. Cet usage du déplacement annonce chez Denis Roche la question de l’intime, la question de la pratique photographique en réponse à la chambre claire de Roland Barthes et aussi la pratique de l’écriture et de la photographie, deux pratiques que fit sienne l’artiste.

Un temps de rêve, photos exposées de Grégoire Korganow, présent lors de la visite

Cette exposition se tient dans la maison de retraite même à la maison des artistes de Nogent.

L’auteur commente ainsi ces photos : « j’invite les résidents à me raconter leurs rêves plutôt leurs souvenirs. Je leur pose cette simple question à quoi rêvez-vous ? pour convoquer leurs désirs, en même temps que leurs craintes ».

Les personnes interrogées ne peuvent plus se mouvoir en général et « j’ai proposé à 7 artistes contemporains d’interpréter 7 des rêves contés dans le parc de la résidence.

C’est ainsi que les résidents peuvent voir le spectacle à travers les fenêtres de la résidence et se sentir libérer des entraves du réel. Je conçois les œuvres issues de ce projet comme des invitations au voyage, à mon voyage incarné dans les rêves de personnes âgées ».

L’exposition de Denis Roche dure jusqu’en janvier 2017.
L’exposition de Grégoire Korganow est visible jusqu’au 27 novembre 2016.

Futures expositions

Jürgen Nefzger, 23 février -30 avril 2017

Le photographe d’origine allemande développe depuis plus de 20 ans une œuvre exigeante questionnant les intrications entre les évolutions environnementales et les mutations économiques L’exposition réunit des séries emblématiques du photographe comme Aux Portes du Royaume, Hexagone, Flutty clouds, ou d’autres plus récentes comme Athens, Les lois du sol, Viaflores...

O ! Watt up ? De Watteau et du Théâtre, 18 mai-23 juillet 2017

En 1721 décédait à Nogent le peintre Watteau. En 2017, à Nogent-sur-Marne, dans un centre d’art dont le parc aurait soi-disant accueilli les derniers jours et la sépulture du peintre, une exposition convoque des artistes peintres ou non sur un thème qui les relie.

Gérard Paris- Clavel, 7 septembre -12 novembre 2017

L’économie du vivant /Satellite10, 30 novembre 2017 - 4 février 2018

Ces expositions peuvent être intéressantes pour des collégiens ou lycées. La première à cause de l’histoire, la seconde pour la promenade qu’elle occasionne à Nogent sur Marne dans le parc de la maison des artistes et bien évidemment pour les classes de peinture, photographie comme pour les classes d’histoire-géographie.

© Blanche Defernez pour les services culturels de la revue Historiens & Géographes, tous droits réservés. Paris, le 15 décembre 2016.