Pour que l’irréparable ne se reproduise pas, il faut renforcer l’enseignement de l’Histoire
Mesdames et Messieurs les Gouvernants, vous ne cessez d’appeler depuis les attentats de début janvier à un sursaut républicain, à une responsabilité citoyenne, à un réarmement intellectuel et civique face au terrorisme, j’approuve. Vous mobilisez les Françaises et les Français dans des marches contre l’horreur, j’approuve. Vous vous recueillez le 27 janvier à Auschwitz en souvenir de la libération du camp, j’approuve. Vous allez commémorer le 70e anniversaire de la victoire le 8 mai 1945, j’approuve, comme l’année prochaine vous le ferez pour le 100e anniversaire de Verdun, j’approuve.
Mais, arrêtez de massacrer l’enseignement de l’histoire. Vous voulez une République des Égaux, c’est-à-dire des citoyens et des citoyennes qui puissent échanger, communiquer, se comprendre, donc avoir des choses en commun à partager, et non des étrangers les uns aux autres, eh bien ouvrez les yeux, il est temps de sauver le soldat Histoire ! L’Histoire n’est nullement une science humaine à sacrifier sur l’autel des compétences. Elle est porteuse d’ouverture, de réflexion, d’exemples puisés dans le parcours de l’humanité depuis la mise en place de l’écriture. Elle n’a pas à être dissoute dans un je ne sais quoi que le CSP est en train de mettre en place. Donnez-lui au contraire une vraie place dans l’enseignement de tous les enfants de France car elle est une science civique et morale, une matière de débats, de comparaison, d’humanisme, surtout quand elle chemine avec la Géographie.
Bruno BENOIT
Professeur d’Histoire contemporaine à l’IEP de Lyon
Président de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG)
Illustration : VousNousIls l’e-mag de l’éducation DR.
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