À l’occasion des Journées du Patrimoine, le CHRD de Lyon présente toute une série de visites et d’animations gratuites, à partager en famille ou entre amis.
- Le samedi 16 septembre de 11h00 à 13h00 et 14h30 à 18h00, un atelier culinaire participatif permettra de (re)découvrir les recettes et les aliments liés aux années 40. Les visiteurs pourront ainsi peser, cuisiner et gouter des recettes inspirées de la période.
- Le samedi 16 de 14h30 à 16h30 et le dimanche 17 septembre de 15h00 à 17h00, une représentation théâtrale Rosalie fait du marché noir permettra de partager joyeusement les aventures d’un personnage classique de « bonne à tout faire » qui doit se débrouiller pour organiser un dîner mondain avec... rien ! Agrémentée de chansonnettes drolatiques, cette pièce de théâtre restituera l’atmosphère de l’époque, entre débrouillardise, marché noir et marché gris, mais toujours avec humour et détachement.
- Le 16 septembre de 14h00 à 14h30 et le dimanche 17 de 14h00 à 17h30, les étudiants de la classe de chant du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon mettront en voix et en musique des chansons de la période 1939-1945, évocatrices des difficultés du quotidien.
- À 10h30, le samedi et le dimanche, une visite ludique de l’exposition Les Jours Sans, mêlera jeux et contacts directs avec des objets pour découvrir la vie quotidienne, l’alimentation et les pénuries en temps de guerre.
- Enfin, le dimanche 16 septembre à 11h00, une visite thématique de l’exposition permanente ayant pour thème “Les femmes durant l’Occupation”. Peu épargnées par la tourmente de ces années sombres, les femmes de la période ne se cantonnèrent pas au rôle social d’épouse et de mère de l’idéal prôné par la Révolution nationale du régime de Vichy. Elles furent de tous les combats, que ce soit de lutter pour de meilleures conditions de vie ou de s’engager dans la Résistance.
POUR MÉMOIRE
EXPOSITION LES JOURS SANS. Alimentation et pénurie en temps de guerre
De 1939 à 1949, les Français furent soumis à un régime organisé de restriction alimentaire qui devait profondément marquer les mémoires et les comportements face à la nourriture. Pour les contemporains un souvenir devait dominer : la faim, le manque, la privation. Un vécu qui devait résonner longtemps encore, et de multiples façons, au sein des familles et de l’inconscient collectif.
Organisée à l’initiative du CHRD de Lyon, l’exposition LES JOURS SANS opère une plongée dans ce que fut le quotidien des Français durant et après la Seconde Guerre mondiale. Comment faire face non seulement aux drames et tragédies de la guerre, à l’humiliation de la défaite mais aussi aux pénuries de toutes sortes, aux prélèvements massifs de l’occupant, à la désorganisation de l’économie dans un pays qui vient à manquer de tout ? Quelles furent les stratégies de survie ? Quels furent les comportements ? Quels furent les effets, réels et symboliques, de la privation de nourriture à l’échelle d’une société ? sont parmi les questions que pose l’exposition.
Dès le début du conflit, des cartes d’alimentation sont mises en place pour répartir au mieux les denrées mais au fil des mois et des évènements, c’est la quasi-totalité des produits de base qui est soumise à restriction. En 1942, confrontées aux étals presque vides des commerçants, les ménagères passent une moyenne 4 heures par jour dans les files d’attente. Le manque endémique de nourriture est alors douloureusement perçu par une population, notamment urbaine, qui a connu dans l’Entre-deux guerres, une amélioration de son niveau de vie.
Le processus de ravitaillement, la mise en place de mesures réglementaires et leur détournement, l’apparition de nouveaux aliments, le développement des sciences de la nutrition, la notion de « famine lente », le rapport au corps, le rôle des femmes, sont parmi les grands thèmes abordés par l’exposition. Celle-ci met également en lumière les inégalités en présence et la façon dont la population fut diversement touchée : selon que l’on soit citadin ou paysan, que l’on soit riche ou pauvre, que l’on ait accès ou non au marché noir, que l’on ait de la famille à la campagne, que l’on doive se cacher ou vivre dans la clandestinité, etc.
L’exposition opère également un focus sur Lyon, ville refuge durant la guerre, qui accueille sur la période une population de plus en plus nombreuse et où la question du ravitaillement devient très vite problématique.
LES JOURS SANS est conçue à la suite de l’exposition POUR VOUS, MESDAMES ! qui abordait le thème de la mode sous l’Occupation. Elle s’appuie sur un comité scientifique réunissant des historiens et des chercheurs spécialistes du sujet dont Dominique Veillon, directrice de recherche au CNRS et Christophe Capuano, historien, Nicole Foucher, maître de conférences Cinéma et Mode à Lyon II, Fabrice Grenard, historien, Hervé Joly, historien, Christine Levisse-Touzé, directrice du Musée du Général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin de Paris, Florence Saint-Cyr Gherardi, responsable du Musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura, Isabelle Van Bueltzinsloewen, historienne.
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© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes, 07/09/2017. Tous droits réservés.