L’aviation à l’école de la guerre l’exposition du Plessis-Belleville (Oise)

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L’aviation à l’école de la guerre
Centenaire du terrain d’aviation
Chapiteau dans le parc de la mairie du Plessis-Belleville (Oise) - du vendredi 20 mai au dimanche 29 mai 2016.

La mairie du Plessis-Belleville organise du 20 mai au 29 mai 2016 une grande rétrospective sur l’histoire du terrain d’aviation de la Grande Guerre : expositions, documentaires, témoignages, maquettes, peintures, photographies démonstration en vol d’avions d’époque et hommages.

D’abord cette exposition concerne l’entraînement des apprentis-pilotes. Il n’est pas sans risque. Beaucoup se blessent, d’autres - 78 - se tuent. De nombreux cavaliers s’engagent dans l’aviation, l’exemple de Stéphane Venet en est une illustration. Il s’engage dans la cavalerie, le 4 octobre 1913. Il est affecté au 10ème régiment de cuirassiers en garnison à Lyon.

Après avoir participé avec son régiment au début de la guerre, il demande son affectation pour l’aviation et rejoint l’école d’aviation de Dijon le 20 septembre 1915. Puis il est muté au centre GDE du Plessis-Belleville le 25 janvier et affecté le 28 avril à l’escadrille F 14 stationné à Corcieux dans les Vosges. Le 25 mai, il meurt dans un accident d’aviation, victime d’une rafale de vent.

Une autre partie de l’exposition concerne le mécano, ami du pilote. C’est lui qui assure l’entretien et le réglage de l’appareil du moteur ; c’est lui qui veille au fonctionnement satisfaisant des différents organes de l’avion. C’est un collaborateur du pilote. Pourtant son rôle est largement méconnu. Des hélices sont exposées comme l’hélice « Eclair » dessinée par Marcel Dassault. Elle a équipé les avions Caudron G3 utilisés pendant la Grande Guerre et a équipé le premier vol en mars 1918 du SEA IV C2 sur le terrain du Plessis-Belleville. Il était piloté par Gustave Douchy, un des as de la guerre 1914-1918 (9 victoires). C’est le premier avion conçu par Marcel Bloch, Henry Potez et Louis Coroller dans le cadre de la Société d’Etudes Aéronautiques On peut voir dans l’exposition des objets personnels de Guynemer.

Le moteur Clerget est aussi exposé.

Au début de la guerre, l’Amirauté britannique commande 9 cylindres de 110 ch. Ils se montrent supérieurs à ses concurrents et équipent les meilleurs avions. A la fin des combats, plus de 30 000 Clerget ont été construites en France et en Grande-Bretagne. Le tiers des 9 cylindres rotatifs utilisés par l’armée française et britanniques sont des moteurs Clerget.

La TSF embarquée

Le GDE va former un grand nombre de pilotes à une technique de transmission en constante évolution. Des émetteurs sont installés à bord des avions d’observation, afin de communiquer rapidement les mouvements de l’adversaire ou de régler les tirs d’artillerie. Une fois que les problèmes de bruit dû aux moteurs d’avion est réglé, les récepteurs sont installés à bord, ils permettent de donner des instructions au pilote. Un poste d’aviation a une portée de 30 à 50 km selon le terrain. Il fonctionne par énergie éolienne.

Une partie importante de l’exposition est consacrée à la formation à observer, à photographier et à renseigner.

Joffre va donner ses instructions au GDE du Plessis-Belleville. Après les batailles de Verdun et de la Somme, le général Joffre comprend que l’aviation devient primordiale. Il faut être maître du ciel et le meilleur à l’exploiter

Extraits de la directive de Joffre, le 6 novembre 1916.

"1- Elèves-observateurs
Ils doivent suivre une cours d’instruction préparatoire d’un mois au Groupe des Divisions d’entraînement, suivi d’un stage de 8 jours à l’école de tir aérien de Cazaux. Les élèves qui ont donné satisfaction sont affecté comme observateurs stagiaires à des escadrilles Leur instruction y est poursuivie sous la direction d’un observateur expérimenté (pilote lui-même si possible).

2- cours de perfectionnement des officiers observateurs
Tous les officiers ayant plus de six mois de service en escadrille, devront suivre un cours de perfectionnement de quinze jours.

On s’attachera

1) à faire vérifier par les instructeurs les connaissances des observateurs au point de vue de la pratique du vol, du tir, de la TSF et de la photographie, et à leur faire revoir les règlements en vigueur

2) mettre en commun, par des conférences mutuelles, l’expérience acquise par chacun au cours de l’année 1916, particulièrement dans les batailles de Verdun et de la Somme, instruire les observateurs sur les méthodes actuelles d’emploi des différentes armes (infanterie, artillerie, génie) dans l’armée française et allemande, et les orienter en vue des progrès à réaliser par l’aviation au service du Commandement en liaison avec les autres armes ;

3) Cours de perfectionnement des officiers photographes. Bien que tous les officiers observateurs reçoivent l’instruction nécessaire pour les mettre à même de prendre des photographies au cours de leurs différentes missions, chaque escadrille type CA (escadrilles de CA, d’artillerie d’Armée et escadrilles disponibles) et chaque escadrille doit posséder au moins deux officiers plus spécialement instruits au pont de vue de la technique de la photographie aérienne. Ces officiers sont proposés nominativement par le chef d’escadrille parmi les observateurs titularisés ou les officiers pilotes ayant plusieurs lois de service à l’escadrille. Ils sont convoqués au cours de perfectionnement des officiers photographes du Groupe des Divisions d’Entraînement et renvoyés ensuite à leur escadrille ;

4) Commandants d’escadrille et officiers de renseignement ;
Les commandants d’escadrilles d’Artillerie, les officiers de renseignements de ces escadrilles, des troupes de combat et de bombardement sont convoqués successivement par les soins du Lieutenant-colonel commandant l’aéronautique au GQG pour suivre un cours de perfectionnement d’une durée de quinze jours au Groupe des Divisions d’Entraînement, au Plessis-Belleville.

5) Officiers susceptibles d’être désignés comme commandants d’aéronautique de secteurs et adjoints aérostiers. Les officiers visés ci contre seront convoqués en deux séries au GDE par le Commandant de l’Aéronautique au GQG, pour y suivre un cours de perfectionnement d’une durée de quinze jours. J. Joffre »

Le vendredi 27 mai

A partir de 14h jusqu’à 22h sous le chapiteau, Rétrospective « L’aviation à l’école de la guerre » - Espace « Histoire d’en parler », débat et conférence entre auteurs passionnés de l’Histoire de l’aviation.
De 19h à 22h soirée Manfred von Richthofen.

Le samedi 28 mai

De 10h à 22h, sous le chapiteau dans le parc de la mairie, Rétrospective : « L’aviation à l’école de la guerre » présentation de plusieurs bureaux et postes d’état major de campagne : photographique, cartographique, téléphonique, TSF morse, liaison artillerie / aviation.

Félicitons le maire, son adjoint et toute l’équipe pour cette belle initiative qui fait resurgir le rôle de ces 20 000 pilotes, de ces mécanos.

Lire en ligne sur le site de la mairie du Plessis-Belleville

Le site internet de la mairie du Plessis-Belleville

© Les services de la Rédaction de la revue Historiens & Géographes. Paris, le 24 mai 2016. Tous droits réservés.