L’auteur :
Agrégé d’Histoire, Docteur en histoire, Professeur des universités (histoire contemporaine) à l’université de Lorraine-Metz. Spécialiste des conflits contemporains et de l’expérience combattante à travers des ouvrages comme Etre soldat, de la Révolution à nos jours (Paris, Armand Colin, 2013) et avec Remy Porte Le Dictionnaire de la Grande Guerre (Robert Laffont, 2008). Il est membre du Conseil National scientifique de la Mission du Centenaire et président de l’Université d’été du Musée de la Grande Guerre de l’agglomération du Pays de Meaux.
Le contenu :
C’est une synthèse de la Grande Guerre que propose François Cochet. L’ouvrage aborde le conflit dans toutes ses dimensions politiques, économiques et culturelles. Dans le même esprit d’ouverture, il analyse tous les fronts des sables de la Palestine et la vallée de l’Euphrate à l’Afrique de l’Ouest et, de l’Est, du front occidental aux monts de Roumanie et de Bulgarie jusqu’à Riga. Il analyse les comportements des soldats sur le front et des civils de l’arrière. Son ouvrage montre que l’histoire d’en bas, celle des humbles, des sans-grades et celle d’en haut, celle des élites, des chefs, ne sont pas opposés mais complémentaires.
La lecture se fonde sur une comparaison constante des attitudes des belligérants. Les bornes traditionnelles de la guerre sont repoussées avant 1914 et après 1918. Car on se bat encore jusqu’en 1922 en Europe et jusqu’en 1925 au Proche Orient.
François Cochet aborde les controverses entre historiens au sujet du conflit : les filiations entre les deux guerres, la guerre de 1914-1918 présentée comme la matrice absolue du XXème siècle. « Les spécificités de la guerre de 1914-1918 sont suffisamment puissantes pour s’abstenir de présenter la Grande Guerre comme la matrice absolue du XXème siècle, même si à l’évidence des passerelles et porosités existent ». En revanche la Grande Guerre impose partout le poids des Etats. Au sujet du combat pour la réhabilitation des fusillés, l’historien note que les procédures de réhabilitation des fusillés sont précoces (cf. les lois d’amnistie de 1919 à 1925). Mais le débat n’est pas encore clos aujourd’hui. [1]
Il montre le rôle nouveau des cimetières militaires « Les rites mémoriels débouchent sur une forme nouvelle de sacralisation : le culte du mort inconnu, qui ne s’était jamais aussi fortement exprimé avant ».
L’auteur s’interroge aussi la perception de la guerre aujourd’hui souvent fantasmée. « Le paysage médiatique a vu se multiplier les références à une culture néo-pacifiste qui préfère déconstruire la Grande Guerre en la centrant sur des phénomènes minoritaires plutôt que de l’appréhender dans sa globalité (les films Joyeux Noël ; Un long dimanche de fiançailles) la lecture « victimaire / lutte des classes » l’emporte dans le grand public tandis que la lecture « culturelle » s’est imposée rapidement à travers les programmes scolaires ». Au total, François Cochet montre que le souvenir de la Grande Guerre ne peut être unanime. L’approche est plurielle. Pour avoir une approche non partisane nous conseillons de se plonger dans sa lecture.
L’ouvrage est composé de 9 chapitres qui cherchent les causes (ch. 1), ses débuts, l’été le plus meurtrier (ch. 2 ), La guerre s’invente dans les tranchées (ch. 3 ), les répercussions sociétales 1914-1916 : Les sociétés en guerre (ch.4),1916-1917 : le temps des hyperbatailles (ch. 5), Hommes à la peine dans la tourmente des hyperbatailles (ch. 6), Désarrois, révolution et paix (1917-1918 : les fronts intérieurs (ch.7), 1918 comme en 14 ?(ch.8 ), 1919 et après (ch.9).
Quel public ?
A la fois un public intéressé par la Grande Guerre et le public universitaire et scolaire.
Il s’adresse dans un style clair à un public féru d’histoire, soucieux de trouver une synthèse : mais aussi aux étudiants en histoire, aux candidats aux concours de recrutement (voir la question d’histoire contemporaine), aux professeurs d’histoire-géographie qui cherchent à approfondir leurs connaissances, à connaître les orientations de la recherche et les interprétations du conflit mondial.
Où le trouver ?
Bien sûr en librairie. Il a sa place dans les bibliothèques universitaires et dans les CDI des établissements du secondaire.
Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 31/05/2015.