Paris, le mardi 13 janvier 2015
Communiqué de Presse
Le Bureau National rappelle la force de la laïcité comme ciment du « VIVRE ENSEMBLE »
Le Bureau National du SNETAA-FO réuni le 13 janvier 2015 a décidé de rendre hommage aux victimes des attentats de la semaine dernière par une minute de silence.
Le SNETAA-FO rappelle une nouvelle fois les valeurs qui fondent notre République et en premier lieu, la laïcité, ciment du « vivre ensemble » et mère du respect de l’autre.
La République et ses valeurs sont à défendre. Tout le temps et partout et par tous.
Les incidents qui ont eu lieu dans certains établissements scolaires lors de l’hommage national doivent être constatés et condamnés. Ils sont révélateurs d’un climat scolaire que le SNETAA-FO dénonce depuis plus de dix ans. Les bons discours ne suffiront pas pour soutenir et aider les enseignants qui réclament depuis tant d’années d’être écoutés, entendus et aidés très concrètement dans leur quotidien.
On ne peut pas s’évertuer derrière des discours d’unité et de fraternité et ne cesser de mettre en péril l’unité de la République, du passage d’une Education Nationale à des éducations des territoires (cartes des formations données aux Régions).
Alors que les événements révèlent que les jeunes ont plus encore besoin d’école, c’est-à-dire d’accès aux enseignements civiques, à tous les enseignements généraux (français, histoire-géographie, etc.), l’Education Nationale non seulement propose l’enseignement par le développement de l’apprentissage et même de supprimer les enseignements généraux en CAP par apprentissage. Le SNETAA-FO le dénonce ; c’est une attaque à la formation bien sûr des travailleurs qualifiés mais aussi de citoyens. Ceux qui ont plus besoin d’école se retrouvent avec moins d’école.
Le SNETAA-FO avec le syndicat lycéen, la FIDL, revendiquent l’enseignement de la philosophie en lycée professionnel. Un rapport des Inspecteurs Généraux donne raison à cette revendication. Pourtant aucun ministre n’a répondu à cette demande et il semble maintenant urgent d’apprendre à s’interroger, à débattre, à philosopher : à vivre ensemble en respectant le pacte social.
Un lycéen marseillais est décédé hier après avoir été roué de coups devant son lycée professionnel. Le SNETAA-FO s’associe à la douleur de sa famille et assure de sa solidarité les personnels. Si ce drame n’est pas à amalgamer aux événements tragiques des attentats terroristes, il révèle toutefois du problème récurrent de la violence à l’école.
Aujourd’hui encore, la Ministre a décidé de revoir l’Education Prioritaire (ex ZEP) et aucun lycée professionnel ZEP n’a eu de réponse sur la pérennité dans le cadre prioritaire. Le SNETAA-FO réclame que tous les lycées professionnels ZEP restent avec tous les moyens dévolus (heures, nombre d’élèves par classe, moyens matériels alloués aux établissements et aux élèves, indemnités).
Depuis 2004 – maintenant 10 ans – le SNETAA-FO demande des moyens en urgence pour empêcher toute sortie scolaire sans qualification.
De 130 000 à 160 000 jeunes quittent l’école chaque année sans aucun diplôme. Aujourd’hui plus de 1,5 million de jeunes entre 16 et 24 ans sont sans aucun diplôme.
Les lycées professionnels sont prêts à empêcher tous les échecs à l’école en étant imaginatifs sur les moyens pour aboutir. Il est temps d’affirmer qu’aucune sortie du système scolaire ne puisse être possible sans au minimum un CAP ! Pour ce faire et avant même d’inventer un « droit au retour à l’école », la Ministre doit ouvrir des sections CAP partout alors qu’on en ferme dans toutes les académies ou qu’on les rejette en apprentissage pour des objectifs comptables dans le cadre de la politique d’austérité.
Depuis 3 ans maintenant, le premier syndicat de l’enseignement professionnel, le SNETAA-FO, conforté lors des dernières élections professionnelles de décembre 2014, est méprisé par le ministère qui l’ignore totalement et réfute les constats de terrain des professeurs de lycées professionnels. Il n’a jamais été reçu en tant que tel ni par Vincent PEILLON ni par Benoît HAMON et pas encore par Najat VALLAUD-BELKACEM. Qui donc parle au nom de l’enseignement professionnel ? Ceux qui savent et qui ne sont pas représentatifs en enseignement professionnel et ne vivent pas les réalités au quotidien face à des jeunes en difficulté mais demandeur ?
Les PLP sont mobilisés mais l’institution les a souvent laissés bien seuls en première ligne. Les PLP sont mobilisés mais ils ne croient plus aux belles paroles, ils veulent des actes et la considération de leur administration. Ces événements tragiques sont l’occasion d’un sursaut. Il ne faut pas que ce soit un nouveau rendez-vous manqué !
Le SNETAA-FO s’engage à défendre la République et une éducation nationale.
Il dénonce les attaques faites à l’enseignement professionnel.
Il rappelle la force de la laïcité comme ciment de notre « vivre ensemble ».
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SNETAA-FO
24 Rue d’Aumale, 75009 Paris
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