C’est un thème très neuf, bien dans l’air du temps avec les révélations sur l’espionnage mondial, une exposition très riche d’informations sur un monde mal connu, complexe et souvent fantasmé, qui doit se parcourir en prenant son temps. Elle devrait être recommandée aux scolaires bien encadrés. Si le professeur choisit de faire la visite avec sa classe, et s’il le peut, qu’il vienne la voir avant pour fixer des points d’accroche sur tel document dans les salles. L’exposition se prête à l’interdisciplinaire (physique-chimie, SVT, langues, Histoire Géographie, langues …)
Cette exposition dissipe les idées reçues et éclaire les zone d’ombre. « Elle explore l’histoire des différentes organisations de renseignement, des lieux de pouvoir qui lui sont liées et des techniques singulières de ce monde d’ombres, de la fin de l’Ancien régime au XXème siècle ».
L’exposition est divisée en grands thèmes :
- Le secret de l’Etat imaginé et caricaturé ;
- les langages symboliques, les imaginaires du secret ;
- les acteurs et pratiques du renseignement : diplomaties officielles et parallèles (précoces et puissantes polices de renseignement), le renseignement extérieur militarisé, la part des sciences et techniques dans le renseignement ;
- Une autre géographie du pouvoir le chef de l’Etat et le secret de l’Etat, topographies de l’Etat secret, les « services » dans la proximité du chef de l’Etat ;
- les secrets de papiers du secret de l’Etat un droit pour le secret de l’Etat, protéger l’information, un secret partagé n’est plus un secret : les archives, Diplomatique du secret ;
- Abus , dénonciations et contestation les affaires : dénonciations de l’Etat secret et des pratiques des services « spéciaux » ;
- Les techniques et les langages du secret les écritures secrètes : la main du chiffre, l’entrée du chiffre dans l’ère technologique moderne.
Le secret de l’Etat est une construction historique de long terme qui englobe les deux composantes, avec une dimension spatiale, renvoyant à des lieux dont l’Etat interdit l’accès.
La construction d’une politique du renseignement intérieur et extérieur marque la volonté de l’Etat d’en faire un instrument de la puissance externe et interne.
Des documents secrets, des témoignages sonores et audiovisuels donnent la parole aux acteurs du secret ; la galerie de machines en révèle les outils (exemple la machine Egnima).
Le visiteur est invité à pénétrer dans l’intérieur du PC du sous marin atomique Le Redoutable. Les services secrets des ministères de la Défense et de l’Intérieur ont prêté de nombreux documents « top secret ou secret défense », déclassifiés.
Informations pratiques :
Visites pour les scolaires
Réservations scolaires tel : 01.75.47.20.06
Visites guidées :
Afin de faciliter la circulation, dans l’exposition les classes sont systématiquement dédoublées Réservation obligatoire auprès du Service éducatif.
Visites libres sous la conduite d’un professeur (réservation obligatoire).
Atelier « La guerre du chiffre » : l’activité permet aux élèves en complément de la visite de l’exposition et/ou de la découverte de l’un des sites et de la fonction des Archives nationales de s’initier aux techniques de déchiffrement utilisés durant la Seconde Guerre mondiale. L’approche, résolument interdisciplinaire, associe lettres, histoire, musique.
Visites en famille Jeune public (7-14ans)
Un parcours spécifique permet aux jeunes de visiter l’exposition, de manière originale. Dans des tiroirs portant la mention spéciale « Agent secret 7-14 », différentes missions s’ils les acceptent…permettent aux potentiels aventuriers de découvrit l’histoire des espions et de s’initier à leurs secrets !
A lire : Le secret de l’Etat : surveiller, protéger, informer XVIIe-XXe sous la direction de Sébastien-Yves Laurent, commissaire scientifique de l’exposition
Editions du Nouveau Monde, 2015, 26 euros.
Conférences : Archives Nationales, site de Paris Hôtel de Soubise, de 14h-16 h
samedi 28 novembre
– "Du chiffrement antique au chiffrement quantique" avec Gérard Polcks, président de l’atelier Sécurité de l’association Forum et Avenir
Samedi 5 décembre
– "Foccart : figure de conseiller secret" avec Jean-Pierre Bat, archiviste-paléographe, responsable du fonds Foccart.
samedi 19 décembre 2015
– "Le succès des mathématiciens polonais contre la machine Egnima, 1932-1942" avec Philippe Guillet, maître de conférences à l’université de Paris 8, département de mathématiques et d’histoire de sciences.
Samedi 9 janvier 2016
– "Château de Vincennes, Pavillon du roi. L’histoire secrète des services d’écoute français pendant la Première Guerre mondiale" avec le général (2S) Jean-Marc De Goulange, Président de l’Association de la guerre électronique de l’armée de terre.
Samedi 16 janvier 2016
– "Aujourd’hui la fin du secret international ?" avec Sébastien-Yves Laurent, Professeur des universités à Bordeaux.
Les Services de la Rédaction de la revue Historiens & Géographes, Paris le 22 novembre 2015.Tous droits réservés.