En 1883, le 14 mars, à Londres, dans son fauteuil, Marx âgé de 64 ans s’éteint à jamais. Lors de ses obsèques au cimetière de Highgate, Friedrich Engels, l’ami de toujours, lui rend un hommage appuyé. Il le décrit comme « le plus grand penseur vivant » qui a « cessé de penser », puis rassure les fidèles rassemblés autour de la tombe et annonce sur le ton de la prédiction : « son nom vivra à travers les siècles et son œuvre aussi ! ».
En 2023, que reste-t-il de sa pensée ? Des centaines de milliers d’éditions à travers le monde de ses deux principaux textes, Le Manifeste du parti communiste de 1848 et Le Capital qu’il a laissé inachevé et peut-être autant de brochures de ses autres écrits, traduits et rassemblés non sans contestation ou critique. Enfin, Marx est régulièrement, et encore tout récemment l’objet de projets éditoriaux, d’ouvrages en tout genre, d’œuvres graphiques et artistiques. En 2017 un film, réalisé par Raoul Peck est projeté dans les salles de cinéma et diffusé à la télévision sur ses années de jeunesse.
Quel rapport Marx a-t-il eu avec la France ? En premier lieu, il en fit son premier lieu d’exil lorsqu’il dut quitter son pays natal. Il arrive à Paris à l’automne 1843 avec son épouse, Jenny von Westphalen, enceinte de leur premier enfant. Le 11 janvier 1845, il est expulsé. Marx revient à Paris le 5 mars 1848, invité par le gouvernement républicain, pour en partir à nouveau le 24 août 1849. Il reviendra clandestinement en juillet 1869 pour voir ses filles Jenny et Laura, mariées toutes les deux aux Français, Charles Longuet et Paul Lafargue. Puis en 1881 à Argenteuil, avant de s’embarquer pour l’Algérie, en février 1882 pour s’y faire soigner. Le 27 avril, il se fait photographier une dernière fois.
Karl Marx a pensé, écrit, théorisé, une partie de sa vie en France, à Paris, aux contacts du mouvement ouvrier et socialiste naissant . Partant de l’analyse des révolutions, de 1789 à 1871 en France et en Europe, il a donné naissance à cette conception matérialiste de l’histoire auquel son nom demeure attaché. Il a durablement influencé et constitué une référence pour les gauches françaises jusque dans les années 1980. Il continue d’être enseigné dans les universités à travers le monde et dans les grandes écoles de sciences économiques.
L’exposition du Musée d’Histoire vivante est conçue en partenariat avec l’Université de Rouen-Normandie, les archives départementales de Seine-Saint-Denis, avec le soutien financier de la fondation Jean-Jaurès et de la fondation Gabriel-Péri.
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