Niki de Saint Phalle Grand Palais

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Jusqu’au 2 février 2015.
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Née en 1930, Catherine Marie-Agnès de Saint Phalle deuxième des cinq enfants d’un père français et d’une mère américaine est élevée dans une famille bourgeoise, catholique, entre la France et les Etats-Unis. Dans une lettre à Pontus, Niki s’exprime ainsi : « Notre maison était étouffante. Un espace refermé avec peu de liberté, peu d’intimité. Je ne voulais sans devenir comme (sa mère, ses tantes ou les amies de sa mère), les gardiennes du foyer, je voulais le monde et le monde appartenait aux hommes(…). Je n’accepterais pas les limites que ma mère tentait d’imposer à ma vie parce que j’étais une femme ? NON. Je franchirais les limites pour atteindre le monde des hommes qui me semblait, aventureux, mystérieux ». Elle va devenir une femme aventurière. Elle se marie en cachette en 1949 avec le poète Harry Mathews. Ils décident de vivre à Paris car les deux époux sont contre la politique américaine anticommuniste – la chasse aux sorcières de MacCarthy, et la ségrégation raciale. Niki se lance dans l’art plastique tout en gagnant sa vie comme mannequin. Elle ne fait pas les Beaux Arts « pour mettre en place un vocabulaire et des techniques tout à fait libres. Elle se nourrit de la scène créatrice parisienne et voyage. Elle acquiert une culture de la Première Renaissance italienne à l’art naïf du Douanier Rousseau et du Facteur Cheval sont aussi importants que Jean Dubuffet, Jean Fautrier. Comme l’écrit Camille Morineau : « elle choisira dans sa vie, plutôt que celui de la victime le rôle de l’héroïne ».

« C’est l’artiste qui tire à la carabine sur ses œuvres qui sont filmés et photographiés, parfois réalisés pour la télévision. « En 1961, j’ai tiré sur papa, tous les hommes, les petits, les gros, les hommes, mon frère, la société, l’Eglise, le couvent, ma mère, tous les hommes, Papa, moi-même. L’inceste perpétré par son père alors qu’elle était âgée de 11 ans nourrit la violence interne de son œuvre et alimente son regard acéré sur les rapports entre masculin et féminin. »

Elle va se lancer dans la création des Nanas : montrer tout, les Nanas, une armée à la gloire de la Femme, les femmes maisons, sculpteur (mères dévorantes), des lac Nanas à Queen Califia (Magical Circus aux Etats-Unis), la femme tempérance réconciliatrice. Tel est l’itinéraire de l’artiste expliqué par la conservatrice. »
Etre féministe ce n’est pas renoncer à la féminité, Niki de Saint Phalle déclare : « Non je ne renonce à rien de la féminité, j’aime les chapeaux et m’arranger. Non, je ne veux rien abandonner. Je veux tout ajouter ».

Niki de Saint Phalle (1930-2002) est l’une des artistes les plus populaires du milieu du XXe siècle, à la fois plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice. Si elle est connue du grand public par ses célèbres Nanas, son œuvre s’impose aussi par sa radicalité, qui traduit son engagement politique et féministe.

Source : L’Album de l’exposition Niki de Saint Phalle : Nanas, mères, déesses. Les femmes de Niki de Saint Phalle par Catherine Morineau, Réunion des Musées nationaux M 2014, 47 pages-Prix : 10 euros

L’exposition sera exposée au Musée Guggenheim de Bilbao (Espagne) du 27 février au 7 juin 2005

Autre exposition au Grand Palais : Hokusaï

Jusqu’au 18 janvier 2015.
Katsushika Hokusai est aujourd’hui l’artiste japonais le plus célèbre à travers le monde. Son œuvre peinte, gravée, dessinée, incarne la spiritualité et l’âme de son pays. Ses estampes de paysages sont de remarquables synthèses entre les influences occidentales et les principes traditionnels de l’art japonais. Conçue en deux volets, l’exposition présente plus de 500 œuvres exceptionnelles.

Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes,15 /01/2015. Tous droits réservés.

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