Daté du 3 novembre 2017, un dossier d’un grand quotidien du soir analyse « l’antisémitisme du quotidien » que subissent tant de nos compatriotes. Le dessinateur attitré de la Une de ce journal illustre ce grave sujet par une insulte faite au corps professoral. Le personnage, supposé représenter un professeur, lève les bras, ce que le lecteur peut comprendre comme étant une marque d’irresponsabilité. Le dessinateur lui fait dire : « Moi, ça fait longtemps que je ne parle plus de la Shoah dans ma classe ! »
L’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG) condamne avec la plus grande fermeté ce dessin qui manifeste à la fois la méconnaissance et le mépris de son auteur à l’égard de notre métier et de ceux qui l’exercent. Nous assumons pleinement, sur le terrain, l’enseignement des questions sensibles. Dans tous les territoires de la République, avec tous les élèves de la Nation, malgré des situations parfois délicates, les professeurs d’Histoire-Géographie font toute sa place à la Shoah, dans le respect des programmes.
Loin d’avoir baissé les bras, les professeurs d’Histoire-Géographie se retrouvent parfois bien seuls dans l’enseignement de ces questions sensibles. Ce ne sont pas des caricatures injurieuses que nous attendons de la part d’un journal de cette qualité, mais de l’information vérifiée. Que les journalistes du Monde viennent observer nos classes et rendre honnêtement compte de notre mission de service public, dans les territoires les plus ignorés et ils constateront que la Shoah est toujours étudiée dans les classes de la République !
Qu’ils fassent honnêtement leur métier, comme nous faisons le nôtre !
Le Président Franck Collard et le Bureau national de l’APHG.
Paris, le 3 novembre 2017.
© Les services de la Rédaction de l’APHG et d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 03/11/2017.
Illustration en une : Vue du camp d’Auschwitz-Birkenau. Voyage d’étude des professeurs-stagiaires de l’IUFM de Bordeaux en partenariat avec le Mémorial de la Shoah. Février 2010. MC. / DR.