
Préhistoires d’Europe. De Néandertal à Vercingétorix (40 000-52 avant notre ère)
Retracer 40 000 ans d’une histoire qui commence avec la rencontre de l’homme de Néandertal et de l’Homo Sapiens et s’achève en - 52 avec Vercingétorix, le vaincu d’Alésia : en relevant cet audacieux défi, Anne Lehoërff restitue, au plus près des archives du sol, la vie des hommes et des femmes de ce très lointain passé d’une toute première Europe. On y découvrira la richesse, l’ingéniosité de ces sociétés orales, populations nomades puis sédentaires, qui ont appris à maîtriser le feu, la pierre, la céramique, le bronze, le fer, ont enterré leurs morts, défriché la forêt, inventé l’agriculture et la métallurgie, construit des villes et des nécropoles, honoré leurs dieux, parcouru l’espace, à pied, en bateau et sur des véhicules tractés de plus en plus sophistiqués.
Ce livre intègre les recherches et les découvertes les plus récentes de l’archéologie, associées à toutes les sciences de la vie et de la terre qui lui sont proches, pour restituer ces existences passées et déconstruire les mythes élaborés au XIXe siècle : l’homme « sauvage » des cavernes, l’habitant pacifique des « Lacustres », les mégalithes faussement « celtiques », « nos ancêtres les Gaulois » vivant dans des huttes au milieu des forêts profondes… Loin de tous ces lieux communs, se dessine le portrait de l’homme moderne : des paysans, des artisans, des marchands, des guerriers. Nos ancêtres, en somme.
Deux cents – magnifiques – documents iconographiques, une trentaine de cartes éclairent, de manière neuve, l’histoire en devenir de ce très lointain passé, arraché au temps de l’oubli.
© Editions Belin - juin 2016.
Le lancement de cette collection ambitieuse de 15 volumes a eu lieu en mars 2016. Les parutions s’échelonneront à raison de 3 à 4 titres par an. Voir la présentation détaillée en pièce jointe ci-dessous.
Compte-rendu de la présentation par Joël CORNETTE de la collection "Mondes Anciens" (éditions Belin, 15 volumes), 5 juin 2016. Comité national de l’APHG, Paris.
Dans sa présentation générale devant le Comité national de notre association, Joël Cornette, Professeur des Universités et directeur de la collection "Mondes Anciens" a insisté sur trois points forts de ces 15 nouvelles publications :
1/ Montrer la richesse de la recherche à travers le travail des historiens auprès du plus large public possible ;
2/ Un "devoir de mémoire", transmettre l’histoire de l’Antiquité. En inscrivant l’histoire de l’Humanité sur plusieurs millénaires, cette collection entend, à sa manière, lutter contre ce que François Hartog nomme "le présentisme" d’une société inquiète d’elle-même face au flux permanent des images et de l’information, coupée de ses racines profondes. Il s’agit de comprendre à partir de quel passé s’est construit notre présent. Mais en s’ouvrant également à d’autres civilisations (cf. par exemple le volume, à paraître : "Afriques. De la Préhistoire au XVIe siècle", sous la direction de François-Xavier Fauvelle), les lumières des sociétés anciennes permettent de rendre compte de la pluralité du Monde, de le rendre intelligible. Nul doute que nos collègues enseignants y trouveront matière à enrichir leurs connaissances dans la perspective de la formation de citoyens éclairés. "Tout s’écrit au pluriel" rappelle Joël Cornette, citant Fernand Braudel.
3/ Des ouvrages de référence. L’objectif scientifique de la collection est de remonter aux temps les plus anciens, mettre en perspective ce que nous savons sur une très longue durée. Comme dans la collection "Histoire de France", chez le même éditeur, une rubrique "L’atelier de l’historien" met en lumière la "fabrique de l’histoire" : analyse des sources, des débats entre chercheurs, des mises au point historiographiques... Parce qu’"écrire l’Histoire", ce n’est pas la clore. Dans le premier volume de la collection, rédigé par Anne Lehoërff, on consultera notamment une belle analyse de la notion de mouvement, de voyage, de déplacement qui est présente dans ces sociétés très anciennes. A partir de quels indices, de quelles traces, les archéologues et les historiens peuvent-ils remonter à une intelligibilité du passé ?
Chaque volume comporte de nombreuses illustrations légendées qui font partie intégrante de la démonstration et de l’explication. Les cartes originales sont l’oeuvre d’Aurélie Boissière, que l’APHG a reçue lors de sa Journée nationale d’étude en Géographie qui portait sur "La carte. Un outil pour comprendre le Monde", en novembre 2015. [1]
Une belle collection à venir qui permet d’embrasser, dans la très longue durée, la pluralité des mondes anciens dont la connaissance est indispensable à l’intelligibilité de notre présent. En ce sens, ces livres, en déconstruisant certaines représentations ou périodisations et en reconstruisant un autre discours sur l’Histoire, sont des ouvrages militants et salutaires aujourd’hui.
La présentation de Joël Cornette sera publiée dans un prochain numéro de la revue de l’APHG, Historiens & Géographes.
© Marc Charbonnier [2], 6 juin 2016. Tous droits réservés.
© Les services de la Rédaction de l’APHG, 06/06/2016. Tous droits réservés.