Origines du projet
Ce projet est né de la rencontre d’une publication de l’APHG et d’un atelier Euroclio auquel j’ai participé en Juillet 2016 aux Pays-Bas. En effet, [l’APHG a publié à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre un Abécédaire de la Grande Guerre [2], projet collectif auquel j’ai modestement participé pour la rédaction d’un article en 2014, et qui m’a donné l’idée de reproduire ce modèle avec des élèves.
En Juillet 2016, j’ai participé à une passionnante conférence internationale organisée par notre partenaire Euroclio à La Haye, Leyden et Utrecht, intitulée HISTORY EDUCATION FOR PEACE IN EAST ASIA AND EUROPE [3], visant à réunir des témoins, enseignants, universitaires et associations historiques sur la question notamment des mémoires de la Seconde guerre mondiale en Asie orientale ( Corée du Sud / Japon), mais aussi d’autres conflits (ex-Yougoslavie, Rwanda). J’ai notamment pu rencontrer et entendre le témoignage d’une femme de réconfort coréenne, fait exceptionnel en Europe [4]. Nous avons aussi visité le TPIY, avant sa clôture.
A cette occasion, j’ai présenté l’enseignement de la Seconde guerre mondiale en France, notamment le chapitre de Première sur la Guerre d’anéantissement, et celui de Terminale sur l’Historien et les mémoires de la guerre.
Le troisième jour, à Utrecht, j’ai participé à un atelier sur l’approche transnationale de l’enseignement de l’Histoire. Par groupe de 4 adultes de différents pays (dans mon groupe : France / Estonie / Pays-Bas / Corée du Sud), installés en îlots, nous devions réunir 5 dates clés sur la Seconde guerre mondiale pour notre pays, puis nous entendre avec les autres membres du groupe pour sélectionner au final 5 dates clés pour notre groupe, en expliquant à chaque fois ces choix.
Mise en œuvre du projet
Toujours dans le cadre du Centenaire de la Grande guerre, le programme Australien [5] a mis en contact un certain nombre d’établissements Français et Australiens afin de travailler ensemble sur des projets liés à l’Histoire de la Grande Guerre.
Mon lycée [6] a ainsi été mis en contact avec une école « soeur » : Rosebay Highschool, à Hobart, en Tasmanie [7], dont une page du site Internet est consacrée au Centenaire et voyages en Europe des élèves.
Ainsi, avec ma collègue Suzanne Pattinson, professeure d’Histoire à Rosebay Highschool, ainsi que ma collègue d’Anglais Famata Cassama, nous avons démarré un projet d’Abécédaire franco-australien de la Grande guerre.
Côté Australien, avec ses élèves, Mrs Pattinson a procédé à un brainstorming afin de choisir un mot par lettre de l’alphabet, relatif à la Grande Guerre dans l’imaginaire et les représentations des élèves.
Côté Français, j’ai fait de même avec mes élèves de deux groupes de DNL (Discipline Non Linguistique soit Histoire en Anglais) de Première européenne.
Il s’agit donc de travailler sur les représentations des élèves de deux pays belligérants, dont un extra-européen, dans une approche transnationale, mais aussi de travailler les compétences linguistiques des élèves en langue anglais pour des élèves de section européenne.
L’échange des deux listes de mots après les brainstormings montrait déjà des différences notables.
Mes élèves ont donc rédigé des articles en Anglais correspondant aux lettres de l’alphabet, envoyés aux élèves Australiens.
Nous attendons actuellement le retour des articles Australiens, sachant que l’année scolaire vient de reprendre après les longues vacances de l’été austral.
L’objectif final est de réunir dans un livre numérique l’ensemble des articles.
© Ann-Laure Liéval, Responsable de la Commission Europe de l’APHG, pour la revue Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 05/03/2017.