APHG : Hubert Tison, Secrétaire général et Marc Charbonnier, Secrétaire général adjoint.
SNES-FSU : Amélie Hart-Hutasse et Arthur Reverchon, co-responsables du groupe Histoire-Géographie du SNES.
1. Présentation de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie et du Groupe Histoire-Géographie du SNES
La délégation de l’APHG rappelle qu’elle a été reçue le 21 novembre dernier (voir le compte rendu de sa délégation), par la Commission Mathiot sur la future réforme du Baccalauréat et du Lycée. L’association prépare en outre, pour le début de l’année 2018, en concertation avec ses adhérents et sympathisants, sous la coordination de sa Commission pédagogique nationale chargée des Lycées, un ensemble de propositions de pistes pour des programmes s’inscrivant dans un cadre, des principes et des démarches, respectueux de l’intérêt de tous les lycéens, en se gardant de mettre en concurrence les disciplines entre elles (cf. sa participation comme membre fondateur de la Conférence des associations des professeurs spécialistes). Elle publie en décembre ses priorités pour un examen universel et revalorisé. L’APHG a demandé des rendez-vous en janvier, notamment auprès du Cabinet et de la DGESCO.
Le Groupe Histoire-Géographie du SNES évoque sa méthodologie et sa publication spéciale de L’Université syndicaliste coordonnée par Claire Guéville. Les représentants du SNES font le point sur les contours du projet de réforme du Baccalauréat et de l’organisation du lycée. Le calendrier est très court ; le rapport de mission confié à Pierre Mathiot devrait être remis au Ministre à la fin du mois de janvier 2018 avant un projet qui prendrait forme au printemps et en partie appliqué dès la rentrée de septembre. Le groupe HG du SNES travaille au sein du secteur contenu avec tous les autres groupes disciplinaires, ce qui l’oblige à réfléchir aux enjeux du bac, du lycée et du collège en ayant un autre regard que celui d’une association disciplinaire, avec le souci permanent, tout en défendant syndicalement l’histoire-géographie, de ne pas mettre en concurrence les disciplines mais au contraire de voir comment chacune peut et doit contribuer à la culture commune qu’il porte dans ses mandats.
2. Discussion sur les enjeux et les priorités de la réforme du Baccalauréat et du Lycée
La discussion générale porte sur la nature des épreuves, leur nécessaire évolution et l’articulation avec les futurs programmes. La question librement évoquée par les deux délégations est celle de l’originalité de l’apport de chaque épreuve dans chaque discipline. Que faut-il conserver (étude critique de document, composition, tâche cartographique..) ? Le problème du contrôle continu est naturellement évoqué ; ce dernier comporte un risque considérable, celui d’une atomisation des pratiques pédagogiques et des contenus disciplinaires sans compter un affaiblissement de la valeur du baccalauréat, qui dépendrait de la réputation de l’établissement chargé de l’évaluation locale. La possible création d’un « grand oral » est abordée par l’APHG et le SNES. Le poids donné à l’oral change la nature des épreuves et par conséquent les contenus enseignés. Enfin, l’APHG rappelle son attachement à la question des contrats doctoraux et de la place des doctorants dans l’enseignement secondaire ; ils demandent une juste reconnaissance.
Un bilan est également effectué lors de ces échanges à propos de la réforme du collège. Un sujet de réflexion particulièrement important concerne l’évaluation. Arthur Reverchon, pour le SNES, dresse un bref panorama de la situation :
- a) L’évaluation et ses modalités sont de plus en plus confisquées aux collègues. Il n’y a rien dans les programmes pour une prise en compte de l’évaluation par compétences.
- b) Les objectifs disciplinaires passent après des objectifs plus généraux. Les collègues sont de plus en plus dépossédés de leur discipline et de leur professionnalité. Quid de l’ancrage disciplinaire au cœur de l’identité professionnelle des enseignants ?
- c) Il en résulte une baisse générale du niveau d’exigences car la notion même d’évaluation et les contenus sont atomisés. La perte de sens, d’horizon commun du métier d’enseignant renforce les inégalités sociales et culturelles des élèves. C’est l’examen qui pilote les contenus ; sans cadre national, c’est la qualité de la formation des élèves qui en pâtit.
L’APHG développe les axes présentés par sa Commission des Collèges dans ses derniers comptes rendus, notamment sur la nécessaire reprise en main de l’évaluation par les enseignants ; les items doivent être définis par les enseignants. Enfin, l’association professionnelle porte une revendication centrale en faveur d’un véritable ancrage scientifique de notre métier, seul capable de former le jugement et la culture commune des élèves, tout en tenant compte de la diversité des parcours.
L’APHG pourrait envisager des actions communes avec le SNES-FSU, à élargir à une intersyndicale.
3. Rencontre avec le « Maitron » et les éditions de L’Atelier
La réunion s’achève par la présentation des activités du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron » en présence de Paul Boulland (coordinateur du « Maitron ») et de Julien Lucchini, représentant le Directeur général des éditions de l’Atelier, Bernard Stéphan. La revue Historiens & Géographes publiera prochainement ainsi que sur son site une présentation du Dictionnaire et de la publication des Cahiers de l’Atelier. Cette importante base de données sur le mouvement ouvrier français est une véritable mine d’informations à utiliser et à relayer dans le cadre de séquences de cours, en Histoire et en interdisciplinarité, au collège comme au lycée.
Marc Charbonnier pour la délégation de l’APHG.
Paris, le 14 décembre 2017.
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