#ScanPyramids, des nouvelles de la mission scientifique Communiqué de presse - Le Caire, 17/12/2015

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Installation du dispositif de détection de Muons dans la Pyramide Rhomboïdale et tests de sensibilité des émulsions sensibles aux Muons dans la chambre de la reine de la Pyramide de Khéops.

Contexte

La Faculté des ingénieurs de l’Université du Caire et l’Institut HIP (Heritage Innovation Preservation) ont lancé, le 25 octobre 2015, sous l’autorité du Ministère des Antiquités égyptien, le projet « #ScanPyramids » (www.scanpyramids.org) visant à « scanner », durant une année, les grandes pyramides d’Egypte (Kheops, Khephren, La Pyramide Rhomboïdale et la Pyramide Rouge). #ScanPyramids combine plusieurs disciplines non invasives et non destructives pour tenter de révéler la présence de structures internes méconnues à ce jour dans les monuments antiques et de mieux comprendre à la fois leur plan et leur construction. Les technologies utilisées mêlent la thermographie infrarouge, la radiographie par muons et la reconstruction 3D. (Cf. http://www.hip.institute/press/HIP_INSTITUTE_CP2_FR.pdf)

Le ministre Dr. Mamdouh Eldamaty entouré par l’équipe Muons de #ScanPyramids DR

La première phase du projet consistant à mesurer les écarts de température à différents moments de la journée sur l’ensemble des pyramides grâce à la thermographie Infrarouge s’est terminée le 8 Novembre 2015. Une première anomalie significative a été révélée le 9 Novembre 2015 et l’ensemble des résultats seront présentés en Janvier 2016.

La radiographie par Muons a débuté à Dahchour dans la Pyramide Rhomboïdale.
Une série de tests, réalisés en Novembre, a tout d’abord permis à l’équipe de #ScanPyramids d’optimiser et d’adapter la formulation chimique des émulsions sensibles aux Muons aux conditions de la Pyramide Rhomboïdale (humidité, température …) à Dahchour. Le professeur Kunihiro Morishima et son équipe de l’université de Nagoya University ont ensuite terminé l’installation complète des plaques de détection des muons dans la chambre basse de l’édifice. Le dispositif est constitué de 40 plaques couvrant une surface totale de 3m². Chaque plaque contient 2 films avec une émulsion sensible aux Muons. Cette émulsion permet de capter les muons qui pénètrent naturellement à travers la pyramide.

© Pictures by Philippe Bourseiller for HIP.Institute, Egyptian Ministry of Antiquities, Faculty of Engineering Cairo University

En parallèle l’équipe de #ScanPyramids a également installé un échantillon de plaques dans la Chambre de la Reine de la Pyramide de Kheops. Il s’agit, là aussi, d’adapter la formulation des émulsions aux conditions particulières de la Grande Pyramide.

L’installation complète se fera au début de l’année 2016.

L’analyse des plaques de la Pyramide Rhomboïdale aura lieu au Caire et au Japon dans les premières semaines de 2016.

© Pictures by Philippe Bourseiller for HIP.Institute, Egyptian Ministry of Antiquities, Faculty of Engineering Cairo University

PLUS D’INFORMATION A PROPOS DE LA RADIOGRAPHIE PAR MUONS

Le principe

Les muons, qui tombent en permanence sur la Terre à une vitesse proche de la lumière avec un débit d’environ 10 000 par m2 par minute, proviennent des hautes couches de l’atmosphère, où ils ont été créés lors de collisions entre des rayons cosmiques issus de notre environnement galactique et les noyaux des atomes de l’atmosphère.

A l’instar des rayons X qui traversent notre corps et permettent de visualiser notre squelette, ces particules élémentaires, sorte d’électrons lourds, peuvent traverser très facilement des roches de grande épaisseur, telles les montagnes. Des détecteurs, placés à des endroits judicieux (par exemple à l’intérieur de la pyramide, sous une possible chambre encore non détectée), permettent, par accumulation dans le temps des muons, de discerner les zones de vide (que les muons ont traversé sans problème) et les zones plus denses où certains d’entre eux ont pu être absorbés ou déviés.

© Pictures by Philippe Bourseiller for HIP.Institute, Egyptian Ministry of Antiquities, Faculty of Engineering Cairo University

Tout l’art de la mesure consiste à réaliser des détecteurs extrêmement sensibles - soit des gels de type émulsions argentiques, soit des scintillateurs. Puis à accumuler suffisamment de données (pendant plusieurs jours ou mois) pour accentuer les contrastes. La radiographie par muons est aujourd’hui fréquemment utilisée dans l’observation des volcans, notamment par les équipes de recherche de l’université de Nagoya. Plus récemment, le KEK a développé une approche de détection à base de scintillateurs électroniques résistants, contrairement aux émulsions chimiques, aux radiations nucléaires, afin de scanner l’intérieur des réacteurs de la centrale de Fukushima.

Phase 1 Campagne de détection Muons ici :
http://www.hip.institute/press/pictures/Pictures_HIP.Institute_MuonsPhase1.zip

Clip vidéo résumant les événements 2015 de la mission #ScanPyramids :

ScanPyramids in 2015... To be continued in 2016 from HIP Institute on Vimeo.

All rights of the project and its outputs, including Video, Pictures, News, and all Electronic Outputs are reserved to the HIP.Institute on behalf of the Egyptian Ministry of Antiquities and the faculty of Engineering – Cairo University.

Le communiqué de presse

Illustration en une  : La pyramide de Bent, v 2600 av. J.-C. La pyramide rhomboïdale fut construite pour le pharaon Snéfrou à Dahchour en Égypte. Copyright : © Pictures by Philippe Bourseiller for HIP.Institute, Egyptian Ministry of Antiquities, Faculty of Engineering Cairo University. A www.scanpyramids.org mission conceived and coordinated by HIP Institute and Faculty of Engineering Cairo University under Egyptian Ministry of Antiquities.

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