Sur le projet de programmes de lettres-histoire des LP Communiqué commun APHG-APLettres

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Paris, le 2 décembre 2019.

L’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG) et l’Association des Professeurs de Lettres (APLettres) publient le communiqué commun ci-dessous à propos du projet de programmes de Lettres-Histoire des Lycées professionnels.

Les commissions des Lycées Professionnels de l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG) et de l’Association des Professeurs de Lettres (APLettres) ont été consultées cet automne par le Conseil Supérieur des Programmes d’abord, puis ensuite par la DGESCO, sur les projets de programmes de Première et Terminale Baccalauréat Professionnel dans le cadre de la réforme de la voie professionnelle.

Nous ne pouvons que regretter à la lecture de ces projets et à la suite de ces entretiens le décalage entre l’ambition affichée et la réalité de terrain, notamment en raison de la réduction drastique et aberrante des horaires dévolus aux lettres et à l’histoire-géographie-EMC. Les collègues qui subissent déjà les effets de la réforme en seconde et en CAP, sont en grande souffrance face à un sentiment de délégitimation de nos disciplines ; d’autant que les horaires de lettres et d’histoire-géographie-EMC ont été réduits pour faire place à de la co-intervention, dispositif pédagogique interdisciplinaire qui pose davantage de problèmes qu’il n’en résout.

En lettres, les projets de programmes sont ambitieux et moins fermés qu’avec les problématiques circonscrites de ceux de 2009. Ils reviennent à une étude par genres littéraires : poésie et roman en Première, littérature d’idées en Terminale (le théâtre étant étudié en Seconde Professionnelle). L’étude de la langue est déconnectée des objets d’études, ce qui est beaucoup moins artificiel qu’avec les programmes précédents. Cependant, le programme de Terminale Bac Professionnel « vivre aujourd’hui : l’humanité, le monde, les sciences et la technique » n’est qu’une coquille vide en l’état puisqu’un programme limitatif renouvelable tous les deux ans va venir le préciser avec une bibliographie prescriptive. Cela induit que les professeurs exerçant en Terminale professionnelle auront tous leurs cours de lettres à refaire tous les deux ans.

En histoire-géographie-EMC, il faut déplorer la disparition de l’étude de l’Europe sur l’ensemble du cursus du bac, à l’exception d’un thème sécuritaire en EMC, ainsi qu’une approche extrêmement restrictive de l’histoire de la place des femmes et de l’histoire des génocides en regard du volume horaire que l’on peut y consacrer (9 heures pour traiter par exemple Guerre européenne, guerre mondiale, guerre totale 1914-1945). Si nous pouvons saluer la présence d’une étude régionale de l’Afrique, on s’étonne que seul ce continent soit envisagé pour une approche régionale.

Nous exprimons également notre inquiétude quant au flou entretenu sur la nature et les modalités des examens, autant en lettres qu’en histoire-géographie-EMC.

Communiqué commun APHG-APLettres

© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes, 04/12/2019. Tous droits réservés.