Ce petit ouvrage au titre attrayant se compose en fait de trois parties bien distinctes.
Une introduction par Jean Tulard explique en quelques pages lumineuses les grands principes de la guerre napoléonienne.
La seconde partie en une soixantaine de pages cite 216 maximes de Napoléon, en principe, à propos de son activité préférée, la guerre. De longueurs très variables (de moins d’une ligne à plus d’une page), leur contenu et donc leur intérêt sont très variables. Parfois des évidences (presque des lapalissades) de la vie quotidienne de tout un chacun ; parfois des préceptes techniques difficilement utilisables hors de la vie militaire de l’époque.
De plus, l’absence de tout contexte rend difficile si ce n’est la compréhension de tel ou tel propos, du moins sa signification réelle. D’où vient cette citation ? une réplique orale, rapportée par un témoin ; une réflexion de fond issue d’un ouvrage théorique ; une remarque transcrite à partir d’ordres écrits ? Surtout la date de l’écriture par Napoléon n’est mentionnée nulle part : il serait pourtant bien intéressant de savoir s’il s’agit du contexte des premières années victorieuses ou celui des difficultés finales. S’agit-il de réflexions sur le vif de l’action, s’agit-il d’une méditation à long terme ?
Que vient faire la troisième partie dans cet ouvrage « napoléonien » ? Ces « rappels désobligeants » signés de Gérard Guégan, alias Yann Cloarec, dans une vie éditoriale antérieure, règlent des contentieux issus de mai 68. Quel rapport entre la révolution qui se veut permanente dans un monde globalisé et la tactique/stratégie militaires de la guerre à cheval ?
Certes on commémore la mort de l’Empereur en 2021, mais pourquoi y associer les querelles des chapelles gauchistes ? Sont-elles mortes, elles aussi ? Ou au contraire veut-on les rendre éternelles ?
© Vincent MULTRIER pour Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 05/09/2022.