Thème du concours : La Paix après la « Grande Guerre » en France, en Allemagne et en Europe.
Mémoires et héritage d’un confit mondial
Après avoir invité les enseignants français et allemands lors de l’année scolaire 2017-2018 à un « travail de mémoire » sur les offres de paix pendant la guerre, la fin du cycle commémoratif du Centenaire de la Première Guerre mondiale apparaît propice à une réflexion pédagogique sur la question de la résolution de la paix après la guerre.
Avec l’armistice du 11 novembre 1918 et l’ouverture de la conférence de la paix de Paris le 18 janvier 1919, c’est bien la question de la paix après la guerre qui est au cœur des réflexions des sociétés européennes. De la Grande Guerre naît la société des Nations (SDN) et sans doute l’espoir d’un nouvel ordre européen fondé sur une union plus étroite des gouvernements et des peuples. Pourtant, la période comprise entre la fin de 1918 et le début des années 20 est marquée par la poursuite de la guerre notamment en Europe centrale et de l’est. Révolutions, tensions nationalistes et guerres civiles se développent au moment où les pays vainqueurs discutent des frontières et d’un possible règlement de la Grande Guerre.
Les traités de paix semblent en ce sens davantage alimenter les tensions que les apaiser, en particulier à cause du traitement des vaincus et des discordances entre les intérêts des pays vainqueurs. D’autant que le traité de Versailles du 28 juin 1919 a été un des principaux instruments de propagande du national-socialisme qui s’installe finalement en Allemagne en 1933.
Comment les dirigeants pouvaient-ils régler le conflit qui a fait tant de morts et de destructions ? Sur quelles bases, selon quels principes ? Les traités de paix dont accouchent les dirigeants pouvaient-ils maintenir une paix durable selon le vœu émis dans les 14 points de Wilson (janvier 1918) ?
Ces questions nous interrogent aujourd’hui sur la manière de faire la paix après la guerre et sur la difficulté de fonder et rendre pérenne une unité de vue et de destin en Europe. Elles invitent également à penser l’héritage de la guerre, et notamment la manière dont elle est mise en mémoire par les sociétés française et allemande. La reconstruction, les monuments aux morts, les productions locales de textes mémoriaux disent le traumatisme de la guerre. Comment la guerre a été "remémorée", "rappelée" ou "rejetée" (premières associations d’anciens combattants, monuments aux morts, pacifisme, les premières rencontres pacifistes franco-allemandes, procès en réhabilitation des "fusillés pour l’exemple", les associations nationalistes allemandes qui rejettent les "traités de paix"...) ?
Les élèves français et allemands sont invités à s’interroger sur l’histoire de la construction de la paix entre les ex-belligérants à l’occasion de l’année scolaire 2018-2019.
Ils veilleront à travailler sur des sources contemporaines du conflit et de l’après-guerre, tout en émettant des réflexions sur la question de la paix en Europe aujourd’hui. Il leur est proposé de travailler à partir d’exemples locaux : presses, monuments et traces dans les communes, les départements.
Les travaux réalisés en tandem franco-allemand, illustrés de documents d’archives commentés, sont privilégiés.
Toutes les informations ici et en téléchargement ci-dessous.
© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes (affiche publiée pour la première fois dans le N° 444 de la revue, novembre 2018) - Tous droits réservés. 29/11/2018.