Crée il y a tout juste 500 ans par François 1er pour "tenir en sureté les navires et vaisseaux de nos sujets naviguant sur la mer océane", le port du Havre entretient des liens anciens et privilégiés avec l’Afrique, et singulièrement avec le Sénégal. Une importante communauté sénégalaise et franco-sénégalaise vit au Havre et dans sa périphérie, environ 10 000 personnes. C’est à cette communauté, au moment où la Ville fête le cinquième centenaire de sa création, que le Muséum du Havre dédie son exposition "Le Havre-Dakar, partager la mémoire".
LES COLLECTIONS HAVRAISES DU GÉNÉRAL ARCHINARD
En plus de ses collections de sciences naturelles, le Muséum du Havre, installé en 1876 dans ses locaux actuels, a réuni une importante collection ethnographique provenant des divers continents et dont la part africaine, pour l’essentiel, a été léguée par le général Louis Archinard.
Né au Havre le 11 février 1850 et mort à Villiers-le-Bel (Seine-et-Oise) le 8 mai 1932, Louis Archinard est souvent présenté comme le conquérant et le pacificateur de l’ex Soudan français (regroupant l’actuel Mali, Mauritanie, Guinée). Inconnue jusqu’à ce jour des spécialistes, la collection soudanaise qu’il a offerte à sa ville natale est malheureusement lacunaire (une partie a disparu au cours des bombardements de la dernière guerre) : on y trouve des armes, des textiles, des instruments de musique, un précieux coran ayant appartenu au Sultan Ahmadou Tall (1836-1898) et une exceptionnelle statuette féminine bambara.
Après lui, d’autres Havrais ayant vécu en Afrique enrichirent la collection du Muséum, comme le général Henri Amiel, né à Paris le 17 mai 1907, mort au Havre le 27 janvier 1976, grand résistant français et Compagnon de la Libération, qui séjourna durablement en Côte d’Ivoire, au Niger et en Oubangui-Chari.
LE MASQUE, UN ART EN MOUVEMENT
Le masque en Afrique ne saurait se résumer au loup de bois sculpté posé sur le visage du danseur : cagoule, robe de raphia ou de tissu, plumes, clochettes ou autres accessoires font partie d’un tout complexe qui ne saurait être coupé du mouvement, de la danse, des musiques d’accompagnement, de la participation des spectateurs, ni surtout du rituel ou de l’institution à laquelle il se rattache.
Chez les Dan et les Wé du sud-ouest de la Côte d’Ivoire, les masques tendent à perdre leurs fonctions socio-religieuses et apparaissent lors des carnavals annuels dans un cadre essentiellement ludique et profane.
Dans tous les cas, ils constituent un patrimoine à la fois matériel et immatériel de grande importance pour les populations concernées.
© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes, 10/08/2017. Tous droits réservés.