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Extrait de l’éditorial :
Vue de France, la mondialisation qui sera la thématique centrale de cette 7e édition signifie d’abord délocalisations, fermetures d’usine et luttes des salariés pour le maintien de l’emploi. Ainsi, sera projeté en ouverture du festival et en avant-première Comme des lions, le documentaire de Françoise Davisse consacré aux deux années de lutte des salariés de PSA Aulnay.
Cependant, la mondialisation ne se résume pas au déclin industriel des pays riches. La période est marquée par la financiarisation de l’économie qui a de nombreuses répercussions sur le travail, différenciées entre le nord et le sud : chômage et précarisation d’un côté, catastrophe industrielle et pollution de l’autre, intensification pour tous avec en particulier la montée de nouvelles formes de gestion des ressources humaines plus impliquantes et psychologiquement contraignantes. C’est cet aspect que le festival abordera en priorité avec la journée de rencontres professionnelles du lundi 1er février (Le travail aux prises avec la mondialisation des systèmes productifs) et les conférences projections débats de Christophe Dejours (Souffrance au travail et gestion des ressources humaines), Danièle Linhart (La comédie humaine du travail) et Paul Bouffartigue (Les risques psychosociaux).
Comme d’habitude, pour faciliter le débat collectif sur ces questions centrales, Filmer le travail mobilisera des points de vue artistiques, plus sensibles et subjectifs qui, en grossissant le trait, mettent l’accent sur des aspects peu abordés débouchant sur de nouvelles questions et facilitant le débat. Ainsi, Margin Call de J.C. Chandor dissèque les tenants et les aboutissants de la crise financière de Wall Street en 2008 en montrant que les mécanismes abstraits qui régissent la finance sont agis par des individus. Plus encore, en adaptant librement un texte de Falk Richter, Cyril Teste nous propose avec Nobody une étonnante performance filmique dénonçant certaines organisations du travail qui exercent un grand pouvoir sur les salariés qui les subissent au quotidien. D’autres films, notamment le truculent et instructif Genèse d’un repas de Luc Moullet, ou encore le film At home d’Athanasios Karanikolas sur la question des migrations de travail, viendront enrichir la réflexion.
À côté de la thématique de la mondialisation, la 7e édition de Filmer le travail sera consacrée au cinéma italien avec une sélection d’une dizaine de films, allant des années 1950 aux années 2010, proposés et présentés par Federico Rossin et montrés en présence de leurs réalisateurs.
Par ailleurs, Filmer le travail c’est comme chaque année, une compétition internationale de films récents sur le travail, un concours de pocket films ouvert à tous, des expositions et de nombreux rendez-vous réguliers : « L’atelier des archives » de l’Ina ; « Écouter le travail » avec une carte blanche donnée cette année à Daniel Deshays ; « La fabrique des images du travail » consacrée au dernier film en cours de Catherine Ulmer-Lopez ; « Un cinéaste au travail », autour du travail du réalisateur algérien Malek Bensmaïl, qui viendra présenter deux de ses films, et enfin un « hommage » au cinéma de Chantal Akerman.
Cette édition sera également marquée par deux nouveautés : le retour du concours de scénarios de documentaires sur le travail et la création d’un rendez-vous régulier abordant « La santé au travail ».
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