Rumeurs feutrées et silences sonores… Au sujet des projets de nouveaux programmes d’histoire-géographie pour le collège

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Il est des informations qui, sans jamais paraître officiellement, s’ébruitent avec constance. Depuis quelques jours, entre couloirs de rédaction et messageries d’éditeurs, via ces mêmes collègues qui, par la force des choses, arpentent les deux mondes - celui de l’enseignement et celui de l’édition scolaire -, une nouvelle s’installe : la refonte tant attendue des programmes d’histoire-géographie du collège serait tout bonnement suspendue, voire abandonnée. Et ce, sans que nul texte, déclaration ou éclaircissement n’ait daigné être partagé avec les premiers concernés : les enseignantes et les enseignants.

C’est donc avec une déception mêlée d’étonnement poli que l’APHG prend acte — par ouï-dire, mais avec insistance — de cette suspension des projets de programmes. Et pourtant, ces derniers, quoique perfectibles (nul ne le nie), témoignaient d’une volonté réelle d’actualisation. Car enfin, enseigner la géographie du monde en 2025 avec un programme conçu avant la pandémie, les bouleversements énergétiques, les nouvelles conflictualités internationales et la généralisation des outils numériques, n’est-ce pas, au mieux, paradoxal ?

Il n’est que justice de rappeler que le travail engagé, les consultations menées, les propositions débattues constituent un effort collectif qu’on ne saurait reléguer au simple oubli. L’avenir des disciplines d’histoire et de géographie mérite mieux que le traitement discret d’un communiqué officieux.

Enfin : faut-il désormais s’adresser aux éditeurs de manuels pour connaître l’état de la politique éducative de la Nation ? L’APHG tient à s’élever contre une pratique devenue coutumière : celle qui consiste à réserver, en priorité, les informations essentielles aux éditeurs de manuels — sans qu’aucune communication équivalente ne soit adressée aux professeurs qui feront vivre ces programmes, dans leurs classes, auprès de leurs élèves. Ce déséquilibre d’accès à l’information, désormais institutionnalisé, n’a plus rien d’anecdotique. Il est profondément injuste. Et, osons le mot : inacceptable.

Le Bureau national de l’APHG, le 22 juillet 2025.

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