1°) L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie se réjouit de voir l’intersyndicale promouvoir des revendications qu’elle porte depuis de nombreux mois, en particulier le nécessaire "allègement" des programmes en Terminale S. L’APHG a demandé de tels aménagements dès novembre 2011 et, à nouveau, au début de l’année 2013 [2] comme en témoignent la revue Historiens & Géographes, ses éditoriaux, ses tribunes, son site internet et les comptes-rendus des rencontres avec le Ministère et l’Inspection générale. Elle a été à la pointe du combat pour le rétablissement de l’histoire-géographie en Terminale scientifique ; la pétition qu’elle a initiée a rassemblé plus de 36 000 signatures. [3] Elle a contribué aux "réaménagements" des programmes en Terminale ES et L et en classe de Troisième en août 2013. [4]
2°) Depuis septembre 2010, les professeurs d’histoire et de géographie ont été confrontés à des remises en cause profondes de leur métier en lycée. Comme membres de la communauté éducative, ils ont subi la mise en place d’une réforme du Lycée d’autant plus mal vécue qu’elle a été perçue, en son temps, comme improvisée et précipitée pour des raisons électorales. Comme professeurs d’histoire et de géographie, ils ont eu à faire face à une diminution importante des horaires disciplinaires, avec la disparition des modules en classe de Seconde, la disparition de nos disciplines parmi les matières obligatoires en Terminale S, les menaces de ne pas pouvoir ouvrir l’enseignement optionnel, puis, enfin, le retour de nos disciplines en Terminale S avec un volume horaire inférieur aux attentes des enseignants.
3°) L’APHG rappelle qu’elle porte des revendications d’un allègement intelligent et intelligible des programmes ; elle demande que les programmes soient d’un accès et d’une densité raisonnables. Les épreuves du baccalauréat doivent être à la fois faisables et exigeantes. L’association a fait part par écrit de ses propositions à ce sujet dès le 24 juin 2013 lors d’une rencontre avec la Direction générale de l’Enseignement scolaire. Elle demande également un bilan des programmes appliqués depuis 2010 (pas seulement en Terminale S). Elle reste préoccupée par les programmes de Première notamment, mais aussi par les conditions d’enseignement de l’Enseignement Moral et civique (EMC), en particulier en Lycée professionnel et dans les Lycées polyvalents, en série technologique.
4°) Enfin, l’APHG rappelle ci-après les fondamentaux définis le 14 février 2014 à la suite de la réunion de ses élus nationaux, représentant 26 sections régionales :
– L’APHG réaffirme son attachement à la liberté pédagogique dans le cadre d’un programme national avec une évaluation nationale et une égalité territoriale.
– Le contenu de l’Histoire, de la Géographie et de l’Éducation Civique, participe d’une construction de la cohésion sociale qui est un élément essentiel de la cohésion nationale. C’est pourquoi, nous, professeurs d’histoire et de géographie, estimons être les mieux placés pour défendre les valeurs de la République dans le cadre d’une Éducation civique (aujourd’hui EMC, NDLR).
– Nous défendons une approche chronologique, avec l’étude des 4 périodes historiques porteuse de repères essentiels, des repères et du vocabulaire géographiques (géographie physique, géographie humaine), une étude des espaces à plusieurs échelles et un contenu scientifique de qualité.
– L’enseignement doit répondre aux besoins de nos élèves, qui ont beaucoup changé ; la transposition adaptée des recherches universitaires, la maîtrise des savoirs fondamentaux et structurants favorisent l’accès de tous à une culture ouverte et à l’acquisition d’un esprit critique.
Le Bureau national de l’APHG
Paris, le 9 novembre 2015.
Le texte de l’appel de l’intersyndicale CGT Education, SNES-FSU, SNALC, SIES, SNCL et SUD-Education, soutenu notamment par l’APHG :
Pour un allègement du programme d’histoire-géographie en Terminale S
La session 2015 du baccalauréat a vu le rétablissement d’une épreuve obligatoire d’histoire-géographie en terminale S. Les enseignants alors en charge des classes de terminale S ont constaté, et avec un effarement croissant à mesure que le bac approchait, qu’il était impossible de « boucler » le programme dans le respect des finalités et des démarches de la discipline. L’architecture du programme, combinée aux exigences d’exhaustivité des épreuves du bac, met les enseignants en difficulté et augmente les risques d’échec pour les élèves, désemparés devant le peu de temps laissé aux questions, notamment sur des sujets touchant l’actualité.
Les jeunes de terminale sont en passe de devenir majeurs. Au lieu de profiter de leur maturité, le rythme imposé par l’accumulation des questions oriente l’enseignement de l’histoire géographie vers une restitution mécanique de connaissances sans permettre le développement d’une véritable réflexion et analyse critiques, dévoyant ainsi les finalités de la discipline en terme de formation intellectuelle et civique.
Des allègements des programmes de Terminale ES et L, et de Troisième, ont été possibles, à la suite de la mobilisation des organisations syndicales et des enseignants. Ils doivent l’être aussi pour ceux de Terminale S. Il est urgent d’entendre la profession et de redonner aux élèves et aux enseignants des conditions de travail plus sereines.
Nous demandons que le programme d’histoire-géographie de Terminale S soit allégé, comme nous l’avions demandé lors de son élaboration en 2012, en attendant une nécessaire refonte globale des programmes du cycle terminal et une réflexion renouvelée sur l’épreuve au baccalauréat.
Voir la pétition en ligne : lien ici
Le Secrétariat général et la rédaction de l’APHG - Tous droits réservés. Paris, le 9 novembre 2015.