La publication des nouveaux programmes du lycée [1] montre que ce que le Ministère nomme concertation et consultation sont des mots quelque peu vides de sens.
Pourquoi n’est-il jamais réellement tenu compte de l’expertise des professeurs de terrain ?
Pourquoi leur demander des bilans, notes et propositions puisque la matière tant orale qu’écrite fournie au Conseil des Programmes, puis à la Dgesco [2] n’est pas utilisée ?
Que nos propositions [3], raisonnables, étayées, pensées en concertation avec nos collègues, constructives afin de créer du consensus, dans une réforme qui dégradera les conditions d’enseignement et d’apprentissage, n’aient pas été suivies, montre l’absence de considération dans laquelle les professeurs spécialistes sont tenus.
La proportion d’histoire ancienne et médiévale reste insuffisante dans le programme de seconde.
Les programmes de la série technologique sont inadaptés car beaucoup trop lourds pour des horaires trop faibles (1 h 30 par semaine …)
Le programme de première générale, s’il est structuré et cohérent, ne fait qu’une place très limitée à des composantes essentielles de la société que sont les femmes, les classes populaires, et les étrangers.
Les thématiques de la spécialité sont intellectuellement séduisantes, mais un certain nombre d’élèves ne possèdent pas les références permettant d’entrer aisément dans les questionnements.
Une réforme conçue dans la précipitation, la fragilisation des disciplines avec des spécialités hybrides, des programmes qui ne tiennent quasiment aucun compte de nos préconisations, l’absence de visibilité quant à la nature des épreuves ne sont assurément pas les meilleurs moyens pour construire une école de la confiance.
Le Bureau National de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG).
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