Le Bureau National de l’APHG a pris connaissance via les réseaux sociaux, d’un escape game sur le nazisme - Kampfe für die Freiheit - dont le contenu a choqué.
Pédagogies actives, innovations, utilisation de ressources numériques y compris celles des réseaux sociaux, sont au cœur de nos pratiques. L’enseignant est créateur de ressources et de parcours pour ses élèves. Un jeu qu’il soit ou pas numérique, peut, dans certains contextes d’étude et d’apprentissage, être un support pertinent d’appropriation des repères et de concepts.
Néanmoins, la transposition didactique de certaines thématiques historiques devrait intégrer la distanciation éthique nécessaire : là où travail sur les sources, analyse des archives, contextualisation sont au cœur de la démarche historique [1], le destin de populations victimes d’un régime totalitaire, d’un projet génocidaire [2] ne saurait être la base d’un escape game ou d’un jeu dont on est le héros. Avec le souci tant de protéger la liberté pédagogique que de préserver les élèves d’amalgames choquants [3], l’APHG appelle chaque collègue à la vigilance sur les pratiques pédagogiques qu’il met en œuvre pour traiter les questions dites sensibles. L’intelligence de chaque professeur permettra de répondre au mieux aux besoins des élèves et au respect dû à la mémoire des victimes.
Nous rappelons notre attachement à une formation initiale et continue de qualité à laquelle notre association contribue. Seuls une solide maîtrise des questions enseignées et un enseignement disciplinaire rigoureux permettent de dispenser aux élèves les savoirs, les méthodes et l’appareillage conceptuel, grâce auxquels ils pourront comprendre le monde. Nous appelons l’institution à œuvrer à la préservation de conditions d’enseignement nous permettant de développer chez nos élèves l’indispensable réflexion critique.
Le Bureau National de l’APHG.
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