Ouverte depuis mai dernier, l’exposition « Ce que la Palestine apporte au monde », visible à l’Institut du Monde Arabe, est prolongée jusqu’au 31 décembre 2023. Elle est l’occasion, dans ces temps particulièrement troublés, de donner la parole aux artistes palestiniens, dans les territoires occupés ou en exil, ainsi qu’aux créateurs du monde entier qui portent leur regard sur cette région et sur ce peuple.
Dans la partie « Palestiniens et Palestiniennes en leurs musées », le projet de musée virtuel « Sahab » (« nuage » en arabe), qui vise à présenter la dimension artistique de la Palestine par des œuvres digitales, est particulièrement mis en avant et vient volontiers dialoguer avec deux collections physiques. Celle du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine, qui devrait prendre place à Jérusalem-Est, regroupe des dons d’artistes internationaux. Quant à la collection du musée de l’IMA rassemble des œuvres d’artistes palestiniens et du monde arabe, marqués par la Nakba. On y trouvera en particulier un espace réservé au poète Mahmoud Darwich, dont on entend avec émotion le magnifique « Eloge de l’ombre haute », qu’il prononça devant le parlement en exil en 1983.
Dans la salle des donateurs, la partie « Images de Palestine : une Terre sainte ? Une terre habitée ! » est consacrée à des photographies permettant de saisir ce que signifie « voir la Palestine » du XIXe siècle à nos jours, c’est-à-dire de l’orientalisme aux regards contemporains. On ne peut être que saisis par le contraste entre les belles images colorisées des années 1890, comme une barque de pêcheurs sur le lac de Tibériade, et les annonces immobilières de Taysir Batniji.
Enfin, une troisième partie, « Les Valises de Jean Genet », éclaire le compagnonnage de l’écrivain avec la cause palestinienne et présente des manuscrits jusque-là inconnus.
A cette exposition en trois temps s’ajoute une publication. Le troisième ouvrage de la collection Araborama, lancée par les éditions du Seuil et l’IMA, reprend le titre de l’exposition, Ce que la Palestine apporte au monde. Par sa variété de plumes, de sujets et d’approches, il permet de ne pas limiter nos connaissances au seul prisme du conflit.
Enfin, il est à signaler que la bibliothèque de l’IMA possède un fonds « Palestine » riche de quelques 3000 documents, soit le plus important disponible en France. On peut, entre autres, y trouver la collection complète de la Revue d’études palestiniennes (1981-2008).
https://www.imarabe.org/fr/actualites/l-ima-au-jour-le-jour/2023/palestine-matiere-a-reflexion
Dalila Chalabi, François da Rocha Carneiro
©Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 15/12/2023.
Agenda des événements culturels →
RSS 2.0