Exposition du 19 mars au 7 mai 2017 à la galerie municipale Jean Collet, 59 avenue Guy-Mocquet à Vitry-sur-Seine – 94 400 : des œuvres de A. Fleischer et d’autres peintres du Fresnoy.
E. Artaud, Commissaire indépendante, avait déjà invité A. Fleischer pour la co-édition d’un livre (après l’exposition organisée à l’Abbaye St-Riquier sur la bibliothèque fantôme).
Elle souhaitait montrer ce qui se passait au Fresnoy. A la base du Fresnoy (école d’art) on trouve A. Fleischer.
La question posée était celle de la relation au corps, apparition/disparition. Chaque artiste travaillait la mise en œuvre de son corps dans l’univers technologique.
E. Artaud a pensé un projet avec A. Fleischer. Après les années 1970, la bibliothèque fantôme où il a dû inventer des titres (6 000) en tout, 10 000 livres fantômes !
L’artiste voulait montrer la manière de penser l’image.
Il a organisé 3 expositions :
- Une exposition de photos : la nuit des visages
- Deux autres expositions
- Le point commun ce sont les images fantômes. L’idée était de travailler avec la photographie argentique, projetable.
Il existe une chimie de la photo argentique. Processus technologique humide différent du processus électronique. Le thème étant l’apparition et la disparition.
Révéler les images, l’apparition de l’image. Elle risquait de disparaître.
La première exposition provient d’images de cimetières italiens. Photos de jeunes femmes dans leur jeunesse. Elles sont mortes. L’image leur redonne une seconde vie, une chance de survie en les transformant en œuvre. L’image projetée n’a guère été exploitée par les artistes. Quand on pense projection, on pense salle obscure.
A. Fleischer intitule sa deuxième exposition : Nuit des visages.
Les photos sont révélées mais non fixées. C’était à l’origine une commande de M. Jospin en 1998 pour le mémorial de Péronnes (commémoration de la Grande Guerre). Exposer des soldats ; on ne montre que la zone des yeux. On ne sait plus qui ils sont. Parmi les tués de la Grande Guerre, il y avait des soldats français, mais aussi anglais, hollandais, indiens, allemands. On comptabilise 200 regards révélés. Les images trempent dans un bain d’eau. Lumière rouge n’affecte pas l’image à la différence de la lumière des ampoules ordinaires qui effacerait l’ensemble.
Fleischer explique des les sels d’argent finissent par se détacher de l’image et rester à la surface. Ce qui transforme les personnages en fantômes. Ce sont des soldats morts depuis longtemps.
La dernière exposition que l’artiste présente dans la galerie est celle constituée à partir d’éclats de projecteurs. La photo apparaît et l’image est projetable. Avec des miroirs on capte les images projetées. En tout, 400 visages qui viennent des cimetières romains. Il s’agit là encore d’une population fantôme. Il faut que quelqu’un vienne pour que les visages apparaissent. Sa première exposition eut lieu à Arles en 1995. Ici les murs sont blancs. L’architecture facilite plus ou moins l’exposition.
Quelques autres peintres invités au Fresnoy exposent également. Leur motivation est aussi l’utilisation de la technologie dans l’art. On peut entre autres admirer le travail de Jun Kai, jeune artiste chinois qui a utilisé les ordinateurs en particuliers pour nous montrer l’alliance possible entre la modernité et la tradition.
Ces expositions intéresseront les étudiants des collèges et lycées par l’utilisation de tout le matériel technologique actuel. Comment on peut aussi réaliser des chefs d’œuvre à partir des outils de la modernité.
Ils feront un peu d’histoire avec la remémoration de la Grande Guerre, en particulier et des sciences avec la chimie… en voyant l’utilisation des divers moyens techniques.
Pour accéder à la galerie Jean Collet de Vitry - tout à coté de l’église de Vitry -
On peut prendre le RER C gare de Vitry puis le bus 180 ou encore prendre ligne 7 Villejuif Aragon et le bus 180 (arrêt église de Vitry) ou encore Porte de Choisy et le bus 183 (arrêt Hôtel de Ville). Tél de la galerie : 01 43 91 15 33.
© Blanche Defernez, Services culturels de la Rédaction de la revue Historiens & Géographes. Tous droits réservés. Le 19 mars 2017.