Pour la sixième fois, le Musée de l’Armée a confié à la société AMACLIO PRODUCTIONS, dirigée par François Nicolas et dont le directeur artistique est Bruno Seillier la charge de la création d’un son et lumière dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides.
Le cadre, entièrement rénové, de cet établissement militaire de soins se prête merveilleusement à l’évocation du centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale. Tout cela est très bien, mais ce sous-titre « La naissance d’un monde nouveau » m’a terriblement gêné car, en fait, ce spectacle reprend toute l’histoire de la première guerre depuis ses origines jusqu’à la fin. Pour mettre un terme au centenaire de cette terrible guerre, c’était sans doute nécessaire, mais que devient le « monde nouveau » ? Certes les rythmes endiablés du Charleston et les nouvelles modes aident à oublier l’enfantement terrible du XXème siècle. Mais les historiens savent bien que celui-ci est marqué par le rôle croissant des deux Grands et le déclin (définitif ?) de l’Europe. L’apparition trop rapide de l’effigie de Lénine ne suffit pas à évoquer la révolution et la puissance bolchéviques.
Pourtant, le support technique de ce spectacle est vraiment époustouflant. Une nouvelle génération de projecteurs laser 4K permet aussi bien de nier le relief des façades en s’en servant comme d’un immense écran plat, soit au contraire d’en exalter les sculptures, colonnes ou frontons grâce à des jeux de couleurs qui s’adaptent remarquablement à cette architecture.
Bref, un beau spectacle mais dont on regrette que le contenu historique ne soit pas à la hauteur des performances techniques.
On peut terminer la soirée en visitant l’Église du Dôme (8 €) remarquablement mise en valeur par une illumination grandiose. Mais ici aussi, on regrette la vivacité de couleurs criardes, trop souvent inutile !
© Vincent Multrier pour Historiens & Géographes. Tous droits réservés. 19/07/2018.