Genèse d’un réseau
Plus de soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France, comme l’Europe, entre dans ce moment ultime où les témoins vont céder la place aux seuls historiens, médiateurs culturels et professionnels du tourisme.
Dans le contexte de la préparation du cinquantième anniversaire de la Libération sont mis en chantier en Rhône-Alpes de grands musées et mémoriaux : Centre Historique de Résistance et de la Déportation (CHRD), Mémorial de la Résistance et de la Déportation d’Isère (MRDI), Maison d’Izieu-Mémorial des enfants juifs exterminés et le Mémorial du col de La Chaux à Vassieux en Vercors. Diverses tentatives de mise en réseau de ces lieux et territoires dédiés à la mémoire de la Seconde Guerre mondiale sont alors envisagées. Lors du soixantième anniversaire de la Libération, la DRAC et la Région Rhône-Alpes, confrontées à l’émergence de nombreux projets mémoriels naissants, ont entrepris une première tentative en organisant des rencontres ponctuelles avec les professionnels et institutions œuvrant dans ce domaine. Des séances de travail qui ont dans un premier temps pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance des uns et des autres, mais aussi de tenter de définir les grandes typologies mémorielles en Rhône-Alpes.
Au début de l’année 2007, les différents acteurs de ce réseau, rejoints par des chercheurs en histoire, en sociologie et en anthropologie, font le constat qu’il existe à l’échelle de la région un certain nombre de questionnements communs. En effet, la disparition progressive des témoins souvent à l’origine de la création de nombreux lieux de mémoire dédiés à la Résistance et à la Déportation, couplée à une volonté étatique de constituer et structurer une filière du tourisme de mémoire, pousse les institutions à s’interroger sur leurs pratiques. En parallèle, la recherche historique s’est ouverte à de nouveaux champs, à la fois géographiques et thématiques (meilleure connaissance de l’histoire locale notamment grâce à des blogs ou des récits familiaux publiés ou mis en ligne). La prise en compte de ces nouvelles connaissances, leur restitution à un public exigeant et en quête de sens, devient alors une préoccupation majeure des différents acteurs mémoriels. C’est bien pourquoi, après plusieurs années de fonctionnement informel et afin de pérenniser les collaborations européennes, Mémorha s’est constitué en 2011 en association loi 1901.
En 2016, Mémorha s’agrandit et s’ouvre à la nouvelle grande Région avec l’entrée dans le réseau du Musée de la Résistance du Mont-Mouchet et du Lieu de Mémoire du Chambon-sur-Lignon. Le réseau travaille actuellement sur un projet de portail web de référencement et de ressource pour la valorisation touristique des sites mémoriels des XXIème et XXIème siècles de la Région Auvergne – Rhône-Alpes.
Institutions, associations adhérentes
Institutions & associations
- Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation
- Conseil départemental de la Haute-Savoie
- Centre du Patrimoine Arménien
- Mémorial de la Résistance et de la Déportation de la Loire
- Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère
- Musée de la Résistance et de la Déportation en Ardèche
- Musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura
- Parc naturel régional du Vercors
- Patrimoine, Mémoire, Histoire du Pays de Dieulefit (P.M.H.)
- L’Institut piémontais pour l’histoire de la Résistance et de la Société contemporaine, (Istoreto, Turin)
- Le Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation
- Musée de la Résistance du Mont-Mouchet
- Mémorial Jean Moulin de Caluire et Cuire
- Lieu de Mémoire du Chambon-sur-Lignon
© Gilles Vergnon et le Réseau Mémorha pour la revue Historiens & Géographes, 23/01/2017. Tous droits réservés.