APHG Brèves de classe n°24. Les religions monothéistes dans l’Empire romain avec Claire Sotinel Podcast "APHG Brèves de classe"

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Épisode 24 : Les religions monothéistes dans l’Empire romain avec Claire Sotinel.

APHG Brèves de classe est le podcast officiel de l’APHG. Dans chaque épisode, un universitaire vient présenter un chapitre des nouveaux programmes de lycée ou, comme l’illustre cet épisode, un point du programme des nouvelles questions des concours du CAPES et/ou de l’agrégation d’Histoire et de Géographie.
  • Niveau : Agrégation externe d’histoire, Agrégation externe de géographie et Capes externe d’histoire-géographie.
  • Question nouvelle. Religions et pouvoir dans le monde romain de 218 av. J.-C. à 250 ap. J.-C.

Dans cet épisode spécial, Claire Sotinel, professeur d’histoire romaine à l’Université Paris-Est Créteil, spécialiste de l’antiquité tardive et du christianisme, présente ici, dans le cadre de la préparation du Capes et de l’Agrégation une mise au point sur les religions monothéistes dans l’Empire romain jusqu’en 250. Elle développe la question de leur relation avec le pouvoir, mais aussi comment celles-ci sont vus par les polythéistes qui dirigent l’Empire à cette période.

Présentation de l’intervenante

Claire Sotinel, agrégée d’histoire, professeur d’histoire-géographie pendant 7 ans, membre de l’Ecole française de Rome, professeur d’histoire romaine à l’université Paris-Est Créteil. Spécialiste de l’Antiquité tardive et du christianisme ancien, a publié en 2019 Rome, la fin d’un empire, dans la collection Mondes anciens chez Belin. Le volume couvre la période 212-493.

Claire Sotinel -DR.

Liens vers l’émission APHG Brèves de classe n°24

Lien vers la plateforme d’écoute de l’émission, 1re et 2e partie

  • Déjà disponible sur Spotify et bientôt sur les autres plateformes de Podcast.

© APHG Brèves de classe. Yohann CHANOIR et Nicolas CHARLES. Générique : « Dissolution ». Musique originale. © Renaud MIELCAREK et Bernard COLLOT - tous droits accordés pour l’APHG. Novembre 2020.

Bibliographie sélective autour de l’émission

Manuels :

  • Beard, Mary, North, John et Richard Price, Les religions de Rome, Paris, Picard, 2006 (édition originale anglaise 1998).
  • Baslez, Marie-Françoise (dir.), Les Premiers Temps de l’Église : de Saint Paul à Saint Augustin, Folio/Histoire, 2004
  • Lane Fox, Robin, Païens et chrétiens. La religion et la vie religieuse dans l’empire romain de la mort de Commode au concile de Nicée, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail (1997) (édition anglaise 1986), en particulier pour les chapitres II (Les païens et leurs cités), III (les cultes païens), VI (l’expansion du christianisme) et IX (persécution et martyre).
  • Mimouni, Simon Claude et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin, PUF/Nouvelle Clio, 2007
  • Sotinel, Claire, Rome, la fin d’un empire. De Caracalla à la fin du Ve siècle, "Mondes anciens", Paris, Belin, 2019, pour le chapitre 3.

Déroulé de l’émission

Le programme a pour caractéristique d’intégrer le christianisme dès avant ses premières apparitions (le procès de Jésus me paraît dans le programme), comme secte juive (procès de l’apôtre Paul, mise à mort des chrétiens de Rome après l’incendie de Rome), dans la période où les chrétiens forment des groupes distincts des juifs et lorsqu’ils commencent à être perçus comme les pratiquants d’une religion inacceptable. Il faut donc expliquer qui sont les chrétiens aux premiers siècles mais il ne faut pas oublier que le programme porte sur « Religions et pouvoir dans le monde romain de 218 av. J.-C. à 250 ap. J.-C. ». Il ne s’agit donc pas d’additionner une histoire du christianisme avec une histoire de la religion romaine, mais de voir ce que les deux ont à faire ensemble.

Pour le judaïsme, poser la question de la « reconnaissance » du judaïsme au moment de la conquête, de la dimension religieuse des révoltes juives, de l’autonomie laissée aux communautés juives dans le monde romain, de la capacité et de la volonté de contrôle par le pouvoir politique, du discours juif sur le pouvoir romain.

Pour le christianisme, les deux approches indispensables sont le rôle de contrôle du pouvoir romain vis-à-vis de cette forme religieuse qui ne rentre pas dans les cadres des religions du monde romain (à cause de son universalisme, de son monothéisme, de son organisation), mais aussi l’effort fait par les chrétiens pour être connus du pouvoir politique (toutes les apologies aux empereurs, dont on ne sait pas ce qu’elles deviennent, et les mentions de connaissance du christianisme par les empereurs (Marc Aurèle, Philippe l’Arabe) dès avant l’édit de Dèce.

Reparler des limites chronologiques du programme pour le programme de CAPES qui va jusqu’en 250, et de d’autant que John Scheid dans l’émission 21 a parlé de la limite du programme d’agrégation qui s’arrête en 235. La modification de la limite (qui va en effet compliquer le travail des collègues et celui des étudiants) vient probablement d’intégrer de manière différente le christianisme, en allant jusqu’à la « persécution » de Dèce, qui donne toute sa signification à l’importance pour la question (religions et pouvoirs) des transformations de l’empire devenu universel.

Parler de la constitution de 212 et de son impact religieux : en faisant de tous les habitants libres de l’empire des citoyens romains, Caracalla donne aux dieux de nouveaux fidèles, liés comme tous les Romains aux obligations cultuelles. Ce qui était jusqu’alors le fait d’une minorité (être lié à la fois aux cultes de sa cité et à ceux de Rome), devient le fait de tous. La religion romaine acquiert ainsi une forme d’universalité qu’elle n’avait pas avant. Les conséquences sont importantes pour les chrétiens, bien sûr, mais aussi sur les religions non civiques.

Une autre question que j’aimerais aborder est celle de l’importance des sources chrétiennes pour l’ensemble de la question (thème déjà abordé par John Scheid dans l’émission n°21).

Retrouvez les épisodes précédents sur le site de l’APHG

© APHG Brèves de classe - Yohann Chanoir et Nicolas Charles pour Historiens & Géographes, 11/11/2020. Tous droits réservés.